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Violences sexuelles: le président de la Fédération d'athlétisme sera intransigeant avec les fautifs

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Joint par RMC Sport, André Giraud, le président de la Fédération Française d’Athlétisme, s’est exprimé sur les affaires de violences sexuelles dont sont accusées deux entraîneurs nationaux, Giscard Samba et Pascal Machat. Le dirigeant tricolore a salué le courage des athlètes ayant révélé ces faits et assure qu’il sera intransigeant si les faits sont avérés.

Le monde de l’athlétisme est en émoi depuis plusieurs heures et la révélation d'affaires de violences sexuelles dont sont accusés deux entraîneurs nationaux, Giscard Samba et Pascal Machat. Pour des faits remontant à janvier 2017 et juillet 2014. Deux affaires dont s’est saisi la justice et sur lesquelles a accepté de revenir au micro de RMC Sport le président de la Fédération Française d’Athlétisme, André Giraud.

"Nous avons été informé dès le début du mois de janvier, juste après les faits, par un courrier de la plaignante, Emma Oudiou (dans l’affaire Pascal Machat, ndlr), raconte le patron de la FFA. Avec le DTN et le directeur général, j’ai alors décidé de saisir la commission de discipline. Nous avons activé tous nos leviers administratifs et juridiques pour faire la clarté sur cette affaire. Quant à l’affaire Giscard Samba, j’étais informé de quelques rumeurs, mais rien de factuel. Mais les écrits et l’alerte nous sont parvenus de la part de la DRJSCS (Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale) d’Ile-de-France aux alentours du 19-20 mars. Tout de suite, j’ai saisi la commission de discipline."

"Ce sont des faits qui sont graves, comme les affaires de dopage, insiste André Giraud. Il n’y a aucune raison pour que ne nous soyons pas intransigeants sur ce genre d’affaires. On va laisser cette commission statuer. L’instruction est en cours. La première commission doit se réunir dans le courant du mois d’avril, la deuxième dans le mois de mai. Nous prendrons notre décision en fonction des témoignages et de l’avis de la commission."

"Nous ne pouvons pas tolérer que des éducateurs sportifs aient de tels comportements"

La Fédération a-t-elle agi dans le bon timing, sachant, comme le relate l’article du Monde, qui a révélé ces deux affaires, que des bruits couraient déjà à l’été 2017 dans le cadre des accusations portées sur Giscard Samba et que le DTN, Patrice Gergès, avait demandé à que ces bruits ne soient pas propagés. "Il y avait des rumeurs qui circulaient. La DRJSCS avait été informé de ces faits. Le DTN a attendu les conclusions de celle-ci avant d’aller plus loin. De ce côté-là, pour nous, il a agi comme il devait agir", estime André Giraud, qui a déjà donné le ton des éventuelles sanctions à venir. "Il y a toujours la présomption d’innocence, rappelle-t-il. Mais dans le type de sanctions, si ces faits sont avérés, ces personnes seraient interdites d’entraînement dans nos clubs et avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Même si parmi ces entraîneurs, il y a des entraîneurs de haut niveau."

Enfin, le président de la FFA a salué la libération de la parole chez les deux athlètes ayant révélé ces agressions sexuelles. Et invité d’autres victimes potentielles à en faire de même. "Je salue le courage des athlètes qui libèrent leur parole. S’il y a eu d’autres cas, ce n’est pas une crainte, mais nous souhaitons savoir ce qui s’est passé pour pouvoir prendre les mesures qui s’imposent, insiste Giraud. Nous ne pouvons pas tolérer que des éducateurs sportifs aient de tels comportements."

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A.D avec Julien Richard