24h du Mans: Sébastien Ogier, un rookie pas comme les autres

Sébastien Ogier - ICON Sport
Lors de la séance d’autographe organisée sur le circuit du Mans, la foule est particulièrement compacte devant le stand de l’équipe Richard Mille Racing Team. Assis derrière une table, les trois pilotes enchaînent les coups de crayons et les photos. L’un d’eux est particulièrement demandé: Sébastien Ogier. "C’est vrai qu’il y a eu pas mal de sollicitations, sourit le pilote, excité à l’idée de se lancer dans cette aventure. C’est sûr que c’est une attraction différente d’avoir un pilote qui vient d’une autre discipline. Le public est généralement assez cloisonné dans le sport automobile, on suit une discipline. Les fans d’endurance et du Mans ne me connaissent pas encore très bien et certains étaient curieux de me rencontrer."
Ogier: "Le Mans est vite apparu comme une évidence"
Après plus de quinze années en rallye et huit titres de champion du monde, le Gapençais a décidé de se tourner vers l’endurance, en pensant au Mans. "Ça faisait un petit bout de temps maintenant que je voulais y participer. C’est venu assez tard car petit, ce n’est pas forcément une course que j’ai suivie, explique-t-il. Mais a partir du moment où je m’approchais de la fin de ma carrière de rallye, je commençais à me poser des questions, savoir quels challenges pourraient être intéressants… Et le Mans est assez vite apparu comme une évidence. Les voitures sont belles, performantes en circuit, et la notion de partage pouvait aussi être une nouvelle aventure. C’est l’occasion de découvrir de très beaux circuits."
Le pilote français, très impliqué, n’a rien laissé au hasard, notamment dans sa préparation. Il a par exemple perdu deux kilos pour limiter la perte de temps au tour. "Il y a tout à réapprendre, sourit Sébastien Ogier. Le but du jeu est le même : aller le plus vite d’un pont A à un point B, sauf que là ça tourne plus en rond qu’en rallye. La façon de piloter, l‘environnement, les réactions de la voiture, l’utilisation des pneus, de la piste, la gestion du trafic...Tu passes beaucoup de temps à attendre dans les box, dès fois tu as envie de rouler plus, surtout quand tu es novice, pour progresser."
Aux côtés d’un vainqueur sortant
Sur ses deux premières courses, Ogier a terminé 15è (12è en LMP2) des 1 000 Miles de Sebring (USA) et 14è (8è en LMP2) à Spa, en Belgique. A ses côtés : Charles Milesi, vainqueur en catégorie LMP2 au Mans l’an passé et Lilou Wadoux, 21 ans et novice elle aussi.« Je le connaissais de nom, forcément, raconte cette dernière. Je regarde un peu le rallye, c’est top d’avoir un équipage comme celui là !C’est cool d’avoir des personnes compétentes dans l’équipe, ça me permet d’apprendre beaucoup de choses différentes. » Ogier l’assume, son équipe ne vise pas la gagne cette année. "Une victoire en rallye à Monte-Carlo serait plus importante à mes yeux qu’aux 24h du Mans", relève-t-il même en souriant. Terminer la course serait déjà, dit-il, une bonne première étape.