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Buemi : « Plus difficile qu’une course de F1 »

Sébastien Buemi et son coéquipier Stéphane Sarrazin

Sébastien Buemi et son coéquipier Stéphane Sarrazin - -

Troisième pilote de l’écurie Red Bull en F1, Sébastien Buemi participera ce week-end aux 24 Heures du Mans au volant d’une Toyota. Une double casquette parfois difficile à gérer pour le pilote suisse.

Sébastien, comment vous préparez-vous à cette course ?

Je me prépare de la façon la plus professionnelle possible. Les 24 Heures du Mans, c’est une course très longue. La semaine est très longue aussi puisqu’on arrive le samedi de la semaine précédente, soit plus d’une semaine à l’avance. C’est vrai que là, on perd un peu d’énergie, donc il faut réussir à trouver des petits moments pour bien se reposer. Il faut bien manger, bien boire, sans en faire trop non plus. Quand la voiture roule sans toi, il faut se forcer à s’écarter un peu et à aller se reposer.

Quelles sont les différences avec la Formule 1 ?

Du point de vue technique, la voiture fait 300 kg de plus, ça fait une très grosse différence. On ne peut pas prendre la même vitesse dans les virages. Le système hybride est beaucoup plus puissant que le KERS d’une F1, donc on sent une très grosse poussée quand on accélère. Il y a aussi le fait d’avoir un toit. Ce n’est pas évident parce que la visibilité est moins bonne. Et puis tout simplement, on doit partager la voiture avec deux autres pilotes, ce qui oblige à trouver un compromis sur la position et les réglages. On roule beaucoup moins durant les essais. Il est clair que toutes ces choses demandent un peu d’adaptation.

Et d’un point de vue physique ?

Sur un tour, la voiture est évidemment moins rapide qu’une Formule 1, donc physiquement, sur un tour, ce n’est pas aussi difficile. Ceci dit, la course dure 24 heures. C’est vraiment très long. Au bout d’un moment, on commence à être fatigué. Même si la voiture est plus facile à conduire, quand on n’a pas dormi depuis autant de temps, ça devient un peu dur. Je dirai même qu’à ce moment-là, ça devient plus difficile qu’une course de F1.

« Le temps libre n’existe plus »

Vous partagez votre temps entre Red Bull et Toyota. Comment faites-vous pour vous organisez ?

Sur le plan logistique, ce n’est pas facile, surtout en début de saison. On a énormément de tests avec Toyota pour préparer les 24 eures du Mans. Il y a aussi beaucoup de travail avec la F1. Je suis tout le temps en train d’organiser des vols, de m’organiser avec les gens de Red Bull et Toyota. Maintenant, je les ai mis en contact, donc c’est plus facile.

En montant dans votre Toyota, vous arrive-t-il parfois d’avoir des réflexes de pilote de F1 ?

Un peu au tout début, mais plus du tout maintenant. Pour moi, ce sont deux mondes différents. Quand je rentre dans la Toyota, je suis dans le monde Toyota et j’ai l’impression de ne pas avoir roulé en F1 depuis très longtemps. Et quand je suis dans la F1, je me sens bien, je me sens à la maison. J’arrive à bien partager les deux mondes.

Vous avez donc deux employeurs. N’est-ce pas trop dur à gérer ?

Ça a été très difficile au moment où j’ai eu la possibilité de devenir troisième pilote chez Red Bull de trouver un programme qui permettait de satisfaire tout le monde. Il a fallu un petit moment pour trouver et Toyota a été un super projet. D’un côté, Red Bull est content parce que je continue de faire des courses, je roule avec une technologie hyper avancée qui va bientôt arriver en F1. D’un autre côté, Toyota est content parce que je continue d’être en F1, d’apprendre. Parfois, ça aide même un peu les teams. Sur le plan personnel, le temps libre n’existe plus mais je fais ce que j’aime. C’est le plus important.

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