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Alonso, le « cache-misère » de Ferrari

Fernando Alonso, le miraculé de Sepang

Fernando Alonso, le miraculé de Sepang - -

L’exploit signé par l’Espagnol en Malaisie est l’arbre qui cache la forêt. Sans son double champion du monde, Ferrari n’a aucune chance de rivaliser avec McLaren et Red Bull. Le temps presse déjà pour l’écurie de Maranello.

L’Espagnol a gagné à Sepang malgré… sa Ferrari ! Qui aurait cru un jour que la monoplace au Cheval Cabré serait un handicap pour remporter une course et ambitionner le titre de champion du monde des pilotes ? Dimanche en Malaisie, personne n’était dupe dans le team italien. La victoire de la F2012 ne devait qu’au génie de Fernando Alonso. « C’est l’une des plus belles », a d’ailleurs lancé le double champion du monde à la radio, une fois la ligne franchie. « On peut se demander si aujourd’hui, c’est la valeur de la Ferrari ou d’Alonso qui a parlé », s’interrogeait ainsi Patrick Tambay, consultant RMC Sport et ex-pilote de la Squadra.
Le Taureau des Asturies a remporté son mano a mano avec la pluie et la Sauber de l’épatant Sergio Perez (2e). Pourtant, la monoplace du Mexicain mettait plusieurs dixièmes à chaque tour dans la vue de la Ferrari et il a fallu une petite erreur à six tours du drapeau à damiers pour offrir à Alonso sa 28e victoire en championnat. « Un jour ou l’autre, il (Perez) gagnera », prédit, admiratif, l’inespéré vainqueur du jour. Pour Ferrari, qui utilise Sauber pour faire rouler ses futurs pilotes, c’est bien le seul motif de satisfaction de ce week-end. Car le triomphe d’Alonso ne peut cacher l’insigne faiblesse de la F2012, fidèle en cela à la monoplace de la saison dernière.

Faire preuve de patience jusqu’au 5 mai

Alonso n’avait plus inscrit 25 points depuis dix Grands Prix. C’était à Silverstone l’an dernier. En trois saisons avec Ferrari, l’ancien champion du monde Renault n’a remporté que 7 courses. Après deux manches, l’Espagnol est leader du championnat mais ce classement est plus que provisoire. L’intéressé le sait. « Cette victoire ne change rien, relativise Alonso. Il faudra développer la voiture parce qu’on est trop loin. On ne peut plus se battre pour passer en Q3, on doit viser la pole. » Par chance pour Ferrari, les McLaren et encore plus les Red Bull ne sont pas encore complètement au point. Mais l’écurie de Maranello ne pourra pas éternellement espérer voir Sebastian Vettel multiplier les ennuis pneumatiques.
A cet égard, le début de saison cauchemardesque de Felipe Massa (abandon en Australie, 15e en Malaisie) prouve bien qu’actuellement la Ferrari sans Alonso n’est rien. « On va savourer pendant quelques heures ensuite on va se remettre au travail », a repris en écho à son pilote, le boss de Ferrari, Stefano Domenicali. La F2012 devrait connaitre une refonte majeure pour l’arrivée des monoplaces en Europe, le 5 mai à l’occasion du GP d’Espagne. D’ici là, il faudra à nouveau demander à Alonso de créer l’exploit en Chine et à Bahreïn.