Bahreïn, le Grand Prix incertain

Le Grand Prix de Bahrein menacé - -
Présente à Bahreïn depuis 2004, la Formule 1 avait été obligée de faire l’impasse sur le Grand Prix la saison dernière, révolutions arabes obligent. Cette année, le tracé de Sakhir est bien au programme du championnat du monde 2012 dévoilé par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Sauf que le royaume du Golfe semble connaître un regain de tension ces derniers jours. Une insécurité qui interpelle les patrons de certaines écuries. Un manager, qui a souhaité rester anonyme, a carrément demandé l’annulation ou le report de la course.
Concrètement, les observateurs envoyés sur place par les écuries font état de manifestations dans les rues. Les deux émissaires de Lotus ont quitté le pays juste avant l’agression de deux policiers. Une situation qui ne semble pas encore peser sur les pilotes à la veille de la première séance d’essais libres du Grand Prix de Chine. « On va suivre les écuries et la FIA, qui gèrent ce sport, souffle Romain Grosjean. Si on nous dit que toutes les mesures sont en place, nous irons et nous ferons la course ».
Alonso : « Si on ne doit pas courir, on l’acceptera »
Le pilote français avait pourtant participé au Grand Prix de Bahreïn, la saison dernière en GP2 (l’antichambre de la F1), dans un pays en pleine révolution. « On était à 300 mètres de la place où les manifestants se donnaient rendez-vous, lâche le natif de Genève. C’est vrai que ce sont des images qui marquent, on dort habillé, le passeport dans la poche et on prend notre valise tous les matins en allant au circuit. Mais si la F1 y retourne, c’est que les mesures de sécurités ont été prises. On ne vivra pas de situation similaire. »
Pour l’instant le Grand Prix de Bahrein est toujours au programme. Mais certains membres du paddock ont déjà deux billets d’avions sur eux, l’un pour le Golfe persique, l’autre pour l’Europe. « De toute façon, le sport n’est pas le problème en ce moment à Bahrein, analyse Fernando Alonso. Et si on ne doit pas courir, on l’acceptera. Nous, on pas vraiment de pouvoir dans cette décision ». Surtout, les équipes seraient d’accord pour faire le voyage, mais elles sont bien décidées à retourner en Europe au premier acte de violence. Plusieurs marques (écuries, motoristes, pétroliers…) ont en tout cas prévu d’assurer le service minimum si elles venaient à s’y rendre. Le moins de monde sera présent sur place avec pas ou peu d’invité. Les écuries ont encore jusqu’à ce lundi, date du départ des cargos de matériel pour prendre leur décision.