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Dans les coulisses du retour du Grand Prix de France de Formule1

Lewis Hamilton au Castellet en 2008

Lewis Hamilton au Castellet en 2008 - AFP

RMC Sport vous raconte les longues tractations pour faire revenir la Formule1 en France.

Souvenez-vous... C'était en 2012, tout était bouclé ou presque, le Grand Prix de France de Formule 1 devait revenir au calendrier sur le circuit Paul Ricard (Var). Mais pour des raisons économiques et surtout politiques le projet avait finalement capoté. On le croyait enterré définitivement, la réalité est bien différente. RMC Sport vous raconte en exclusivité les coulisses de ce retour.

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Ce « projet 2012 » n'a en réalité jamais vraiment été mis à la poubelle. Plutôt dans un carton. Mais surtout il a continué a germer dans l'esprit de 3 hommes qui ont représenté la « task force » du nouveau dossier : le patron sportif de l'écurie McLaren, Eric Boullier, l'avocat Arnaud Péricard et l'ancien délégué interministériel aux grands événements, Gilles Dufeigneux. Avant les élections régionales qui ont eu lieu il y a tout juste un an ces trois-là ont présenté un premier projet à celui qui était le favori du scrutin, un fan de sports mécaniques :Christian Estrosi. Une idée qui a tapé dans l’œil de l'ancien pilote moto et qui a pris de la consistance l'été dernier.

Après l'attentat de Nice

Car le déclencheur des négociations est bien sûr la volonté de l'ancien maire de Nice qui souhaite que sa région se positionne sur l'organisation de grands événements sportifs. Après le dramatique attentat du 14 juillet il faut faire revenir les touristes, et organiser un spectacle mondial tel qu'un Grand Prix de F1 est une occasion parfaite. Dès lors, les contacts sont officiellement réactivés avec le détenteur des droits commerciaux de la discipline, Bernie Ecclestone. Mais cette fois, promis, ils ne referont pas les erreurs du passé. Il faudra manœuvrer en toute confidentialité pour obtenir l'aval du grand manitou de la F1.

Depuis cet été la « task force » du Grand Prix de France est donc à l’œuvre. Loin des micros. Eric Boullier se charge du « lobbying » auprès des responsables de la F1, de la promotion du projet dans un milieu qu'il connaît par cœur. Arnaud Pericard gère lui les contacts directs avec la FOM et Gilles Dufeigneux travail sur l'organisation, lui le spécialiste de ce type d’événement qui est aujourd'hui le délégué général d'ExpoFrance 2025.

Tout s'est accéléré ces trois dernières semaines. Une période au cour de laquelle Estrosi a pu rencontrer pour la première fois Bernie Ecclestone pour venter les mérites du projet, en toute discrétion, toujours. Une rencontre qui a séduit le Britannique. Depuis les réunions, physiques et téléphoniques se sont multipliées. Les lettres d'intentions ont été échangé de part et d'autre et le (précieux) contrat reçu. Prix du plateau : environ 20 millions d'euros par an sur 5 années à compter de 2018. La course sera organisée entre fin août et début septembre.

Avec l'aide de Monaco et Spa-Francorchamps

Le 16 décembre prochain le GIP (Groupement d’intérêt Public) qui encadrera juridiquement l'organisation de la course sera validé au cours d'une session du conseil régional. Il sera définitivement mis en place au début de l'année 2017. Le groupe de travail pourra ensuite se mettre travailler durant 18 mois à l'organisation de la manche française du championnat du monde.

Pour que ce retour se fasse dans les meilleures conditions d'organisation des synergies sont déjà à l'étude avec deux des plus belles courses de la saison : Monaco devrait apporter son savoir faire en matière de commissaires de pistes, les organisateurs de la manche belge de Spa-Francorchamps seront quant à eux mis à contribution pour les questions de maintenance, de logistique et d'organisation.

Antoine Arlot