Des « papas poules » aux petits soins des pilotes

Charles Pic - -
« On sert d’entraineur physique, de physio mais surtout de confident, ce qui est à mon avis le plus important. » Jean-Pierre Frizon, l’homme de confiance de Romain Grosjean a tout résumé. Dans le monde mouvementé et sous pression de la Formule 1, les chaperons des pilotes sont même de véritables papas poules. Plus que les soins prodigués après les courses ou les différentes activités physiques qu’il prescrit à son poulain, Frizon est un membre à part dans l’équipe du pilote Lotus. « Je fais presque partie de la famille, souffle-t-il. Je connais ses amours et ses emmerdes depuis un moment ! »
Les deux hommes entretiennent une relation privilégiée depuis plus de dix ans. « Jean-Pierre est là pour me changer les idées quand il le faut, raconte le natif de Genève. Pour être aux petits soins de temps en temps et puis, une bêtise avant de monter dans la voiture, ça détend. C’est surtout ça le rôle de l’accompagnateur. » Dans l’ombre de son pilote, ce fidèle lieutenant a 40 ans de plus que son poulain, ce qui ne l’empêche pas d’être franc. « Ça permet surtout de lui dire : «Maintenant tu m’emmerdes » quand ça ne va pas, poursuit Frizon. Je pense que quand il est mal, il sait que je ne vais pas l’ennuyer et lui poser de questions. »
Colombain : « On est ami donc Charles peut se confier »
Souvent, ces fidèles parmi les fidèles ne se cantonnent pas à se côtoyer pendant les week-ends de course. Ils se retrouvent parfois hors des Grands Prix. C’est accompagné de son physio que Jean-Eric Vergne s’est rendu dans les locaux de RMC lors de son passage au Moscato Show. « C’est très important qu’il y ait une relation très proche entre le physio et le pilote parce qu’on passe énormément de temps ensemble et le sportif peut alors se confier, analyse Emilien Colombain, le chaperon de Charles Pic. On est des amis donc Charles peut vraiment me dire les choses. »
Si Frizon et Grosjean détonnent par leur différence d’âge, Charles Pic voyage aux côtés d’un membre de sa génération. « Pour gérer la phase mentale, ce n’est pas son rôle, il ne me connait pas mieux que moi, avoue le pilote Marussia. Mais quand on part 3 semaines, les moments où on ne fait pas de sport, on parle d’autre chose et ça fait du bien. » Plus que la préparation physique, c’est la présence de ces hommes de l’ombre qui est capitale pour les pilotes pendant les neuf longs mois d’une saison de Formule 1.