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F1: le patron de McLaren, Eric Boullier, veut être "compétitif et fiable"

Eric Boullier

Eric Boullier - AFP

La saison 2018 de Formule 1 débute le 25 mars en Australie. Sera-t-elle celle du renouveau pour McLaren ? C'est en tout cas l'ambition du Français Eric Boullier, le directeur de l'écurie britannique.

C'est une nouvelle saison qui commence pour McLaren. Avec un nouveau motoriste: Renault. Quels sont les objectifs pour cet exercice 2018?

Les objectifs sont clairement d’être compétitifs, d’être régulièrement aux avant-postes. Après, on verra en fonction de ce nouveau package. La relation est nouvelle (le partenariat McLaren-Renault a été officialisé en septembre 2017), donc on découvre la voiture, le moteur, le fonctionnement... On verra ce qu’il va se passer lors des premières courses.

Est-ce cela qui explique les problèmes de fiabilité rencontrés pendant la période d’essais cet hiver (fin février puis début mars)?

Je ne dirais pas que c’est l’unique raison. Mais c’est vrai qu’on a continué le développement de la philosophie de notre véhicule. Avec un châssis plutôt affiné pour permettre des évolutions aérodynamiques assez importantes… Donc on a eu des petits problèmes, je ne dirais pas d’intégration, mais des soucis dus à la jeunesse du concept plutôt. Aujourd’hui ça roule, on a deux ou trois alertes mais ça se règle plus facilement.

Serez-vous prêts lors du premier Grand Prix (en Australie le 25 mars) ou faudra-t-il attendre d’arriver en Europe (en Espagne le 13 mai) pour avoir tout assimilé avec les nouveaux éléments (aérodynamiques et moteurs)?

On va essayer d’être au maximum prêts en Australie, parce que c’est une opportunité pour marquer des points. On ne veut pas être parmi ceux qui vont abandonner. On n’est peut-être pas les mieux préparés aujourd’hui parce qu’on a eu pas mal de petits soucis, mais on va faire en sorte d’être prêts.

A cause de ces petits soucis, vous n'avez pas pu rouler suffisamment lors des essais de Barcelone. Pour une écurie comme la vôtre, qui a changé son moteur cet hiver, est-ce un problème?

Ça l’est. Il y en a d’autres qui ont fait un meilleur travail, comme Toro Rosso par exemple. Le fait de n’avoir que huit jours d’essais, et d’en être amputé de trois jours à cause de la pluie et de la neige, forcément ça n'aide pas.

Avez-vous une idée d’où vous vous situez en termes de performances?

On a une petite idée, maintenant c’est encore un peu trop tôt. Parce qu’on n’a pas eu assez de roulage, pas assez de références, on n'a pas encore fait nous-même de simulation de course… Donc il faut attendre d’avoir un peu plus de "data" pour savoir où l’on est. Et puis entre aujourd’hui et l’Australie (le 25 mars), les voitures vont encore beaucoup évoluer.

Est-ce que vous aussi, vous allez emmener un nouveau package aérodynamique en Australie?

On va emmener effectivement pas mal d’améliorations, et ça risque de changer l’ordre de performances des voitures.

Fernando Alonso (l'un des deux pilotes titulaires avec Stoffel Vandoorne) a déclaré récemment que la voiture "n'avait pas besoin de temps, que ce n’était que quelques détails à régler." Êtes-vous d’accord avec lui? N'est-il pas trop impatient?

Il est sûrement impatient de recourir, ça c’est sûr. Maintenant il y a une course sur la piste en F1, et une course en dehors de la piste qui est le développement. Donc on verra en Australie.

Fernando Alonso va participer au championnat du monde d’endurance cette année. Est-ce que ça a été une décision compliquée pour vous et pourquoi avoir finalement accepté? Car cela va alourdir son calendrier…

Non, ça n’a pas été une décision compliquée. Tout simplement, après avoir discuté, évalué les choses, il y avait plus de positif que de contraintes. Fernando fait partie des pilotes qui ont besoin d’être en permanence dans le rythme de course. Donc 21 Grands Prix, c’est déjà beaucoup de weekends mais ça en laisse aussi beaucoup de libre. Et de lui-même il fait déjà beaucoup de karting et il participe à d’autres événements. Là, il y a sept courses en championnat du monde d’endurance. Donc finalement, ça ne fait que 28 weekends, même s’il y a les essais en plus. Donc ça va lui permettre de rester dans le rythme, et c’est la raison pour laquelle on a accepté.

Tout le monde était-il au courant chez McLaren que Fernando Alonso courrait en karting?

On était au courant ou on ne l’était pas. Mais c’est sa vie, il fait ce qu’il veut.

Donc il n’y a pas de termes spécifiques dans son contrat pour les blessures par exemple…

Il y a des protections mais on ne peut pas tout interdire à un pilote.

Vous dites que Fernando Alonso a besoin de rythme. Avec sa participation aux 24 Heures du Mans, il va avoir un mois de juin extrêmement chargé. Est-ce qu’il ne va pas y laisser de l’influx ? On imagine qu’il va être très sollicité là-bas…

Non, cela va être bien organisé donc il n’y a pas de soucis de ce côté-là.

Que peut-on vous souhaiter pour la saison 2018?

D’être compétitifs, et fiables ! (rires)

Lucas Vinois