F1: Norris peut-il doubler Verstappen et finir champion du monde?

Il faut désormais sortir la calculatrice chaque dimanche. Depuis la fin de la trêve estivale de la saison de Formule 1, Lando Norris (McLaren) est parvenu à reprendre 19 points au classement sur le leader Max Verstappen (Red Bull). À sept courses de la fin, le triple champion du monde néerlandais n'a donc plus que 59 points d'avance sur le jeune challenger britannique. Un écart à la fois mince et important qui promet une fin de saison passionnante.
Pour virer en tête du championnat, Norris a besoin de marquer en moyenne plus de huit points de plus par week-end. Et non pas par course du dimanche, car trois sprints restent aussi à disputer (GP des États-Unis, GP de São Paulo, GP du Qatar). ce chiffre signifie aussi que Verstappen peut garder son titre en terminant à chaque fois deuxième jusqu'au dénouement du 8 décembre à Abou Dhabi, avec ou sans meilleur tour en course.
Barème des points distribués en course: 25, 18, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 2, 1 (un point supplémentaire pour le meilleur tour si le pilote est dans le top 10 à l'arrivée).
Barème des points distribués aux sprints: 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 (pas de point supplémentaire pour le meilleur tour).
La MCL38 rayonne, la RB20 interroge
Norris a pour lui que la McLaren MCL38 est sans aucun doute la meilleure monoplace de la grille à l'heure actuelle. La victoire de son coéquipier Oscar Piastri au GP d'Azerbaïdjan l'a encore confirmé. Cette voiture n'est pas pour autant imbattable comme pouvait l'être une Mercedes lors des titres de Lewis Hamilton, que ce soit en qualifications ou en course. Reste que les concurrents ont manifestement besoin de stratégies favorables ou d'erreurs de pilotage pour faire la différence, comme l'a montré Ferrari à Monza ou Mercedes à Spa-Francorchamps. À moins que des réclamations sur le design de la McLaren, à l'aileron arrière parfois jugé trop mobile, ne fassent mouche et bouleversent les rapports de force.
En attendant, Red Bull est dans le flou. Pourtant vue comme ultra dominatrice en début de saison, lorsque Verstappen a signé ses sept victoires sur les dix premières courses, la RB20 est désormais quatrième dans la hiérarchie. Le patron Christian Horner a reconnu des erreurs de développement, qui ne datent pas seulement de cette année mais qui remontent au printemps 2023. Il s'avère que le talent du Néerlandais a masqué les carences de la monoplace, alors que Sergio Pérez, à rien de se faire limoger pour insuffisance de résultats, avait révélé les symptômes.
Verstappen a des raisons d'y croire
Mais Verstappen a trois raisons d'espérer. La première: son talent peut le sauver. Les données de télémétrie montrent qu'il est le meilleur pilote du paddock, alors que Norris montre encore des lacunes, notamment lors des départs. La deuxième: Ferrari, Mercedes et même Piastri peuvent grignoter de précieux points à Norris. D'autant que chez McLaren, les consignes d'équipe ne sont pas claires. La troisième: la RB20 allait mieux en Azerbaïdjan, à tel point que Pérez a bien failli finir sur le podium.
"Le comportement global est meilleur. (...) La voiture a le potentiel si elle est bien réglée", a affirmé Verstappen après sa 5e place à Bakou, où il dit avoir payé le prix de mauvais réglages par rapport à Pérez.
Mais McLaren n'a pas dit son dernier mot. Pendant que Red Bull se bat avec ses analyses depuis plusieurs mois, au point d'être obligé de renoncer à une livrée spéciale des fans pour ne pars rajouter du poids inutile à la voiture, la team "papaya" a pu travailler plus sereinement sur son développement. "Nous sommes en train de travailler sur des évolutions pour cette saison, a confié le directur d'écurie Andrea Stella, comme rapporté par Motorsport. Nous sommes en train de les finaliser. Je ne veux pas trop en dire sur quoi et comment, mais nous avons un plan pour rendre la voiture plus rapide". Ce pourrait être le coup de grâce.