F1: Renault-Mc Laren où la naissance d’un improbable axe franco-anglais

La Mc Laren d'Alonso - AFP
La rumeur était persistante dans le paddock depuis plusieurs semaines, mais personne n’y croyait vraiment. Même les patrons des deux équipes jugeaient l’alliage "improbable", ajoutant, tout de même "mais il ne faut rien exclure…" Pourtant, l’officialisation de ce mariage franco anglais est proche et pourrait même intervenir dès ce vendredi. Le deal est le suivant: Mc Laren sera équipé d’un moteur Renault l’an prochain. C’est inédit.
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Lâcher Honda pour garder Alonso
Depuis de longs mois, l’écurie anglaise veut à tout prix se débarrasser de son partenaire Honda, incapable de fournir un groupe propulseur fiable et performant. Depuis trois ans, Fernando Alonso s’en plaint sans retenue. Exemple, ce jour d’octobre 2015, au Grand Prix du Japon, sur les terres de Honda, quand l’Espagnol lance dans sa radio, en pleine course « c’est un moteur de GP2, un moteur de GP2 ! » Dès le début de la saison, Alonso a lié son avenir chez Mc Laren à celui de son moteur. En substance : si c’est Honda, je m’en vais, si vous me trouvez autre chose, je reste. Or, Eric Boullier et Zak Brown, les patrons de Mc Laren, ont toujours voulu conserver Alonso. Ils le considèrent encore aujourd’hui comme l’un des tous meilleurs du plateau, et connaissent, pour la mesurer chaque week-end, son incroyable popularité.
Mercedes et Ferrari approchés
Boullier a, d’abord, tenté de se rapprocher de Mercedes pour reformer une alliance historique. Fin de non-recevoir, la marque allemande motorise déjà trois écuries (elle-même, Williams et Force India) et ne peut pas en faire plus. Même problème pour Ferrari (avec Ferrari, Sauber et Haas). Reste donc Renault…
Renault lâcherait Toro Rosso
Là encore, a priori, le chemin est bouché. Renault équipe déjà les Red Bull et les Toro Rosso et ne peut fournir deux moteurs de plus aux pilotes Mc Laren. C’est techniquement et logistiquement impossible. Sauf si les Français se débarrassent d’un de leurs clients…On entre donc dans la deuxième partie de ce billard à mille bandes. Toro Rosso entre en négociations avec Honda, bien aidé par la FIA qui tient absolument à conserver un quatrième motoriste. Un plan est échafaudé : Honda équipe Toro Rosso, une écurie bien moins exposée que Mc Laren, avec donc moins de pression, et cherche tranquillement des améliorations à son moteur. Si cela fonctionne, Honda équipera également, dans deux ou trois ans, les Red Bull, qui entretiennent des relations exécrables avec Renault.
Carlos Sainz dans la balance ?
Enfin, il manque un élément à ce puzzle. Renault n’en peut plus des performances de Jolyon Palmer (pas un point inscrit cette saison, contre 34 pour son équipier Hulkenberg) et lui cherche donc un remplaçant pour la saison prochaine. Tout en convoitant et en discutant avec Esteban Ocon, les Français avaient un autre nom en tête, depuis longtemps : Carlos Sainz. Le deal est simple : Renault accepte que Toro Rosso casse le contrat moteur qui lie les deux parties pour la saison prochaine, mais en échange de l’Espagnol. Là encore, l’officialisation est imminente, peut-être dès ce week end à Singapour.
Un Français chez Toro Rosso ?
Le remplaçant de Sainz chez Toro Rosso est bien parti pour être un Français, Pierre Gasly, champion de GP 2 l’an dernier et dans la filière Red Bull depuis quatre ans.
On résume : Mc Laren y gagne en ayant un moteur plus performant et en gardant Alonso. Renault y gagne en récupérant un jeune pilote plein d’avenir et déjà performant, qui formera avec Hulkenberg un duo prometteur. La FIA y gagne en conservant un quatrième motoriste et en maintenant une précieuse ouverture commerciale sur l’Asie.
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