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FIA – écuries : le dernier combat

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Vendredi, les responsables d’écurie se réunissent avec le président de la FIA Max Mosley et le grand patron de la F1 Bernie Ecclestone. Au menu de ces discussions de la dernière chance : le règlement à deux vitesse de la saison prochaine. Il reste quinze jours aux acteurs de la F1 pour trouver un accord.

Quelle est l’origine de la discorde ?
La FIA veut imposer une réglementation à deux vitesses en limitant techniquement les écuries qui n’adopteraient pas un plafonnement budgétaire de 45 millions d'euros dès 2010. Cette saison, le seul salaire de Lewis Hamilton chez McLaren s’élève à 31M€. Les responsables des teams craignent -à juste titre- un championnat trop déséquilibré et la défection de leurs sponsors.

Quels sont les sujets qui fâchent ?
Les écuries sont d’accord pour "réduire les budgets drastiquement". Ce qui pose problème, c’est d’une part le montant de cette réduction, et d’autre part, le délai de mise en application. La FIA impose 45 M€ dès la saison prochaine. Les écuries, elles, proposent de plafonner leur budget à 100 M€ à l’échéance 2012. Deux points de vue éloignés ! En outre, Mosley souhaite un contrôle des comptes de chaque écurie par des experts indépendants. Impensable pour des concurrents se sentant présumés coupables, mais dont les arborescences et filiales sont particulièrement complexes et confidentielles.

Pourquoi une telle discorde entre les deux parties ?
Au delà du contenu des mesures elles-mêmes, ce que n’aiment pas les écuries, c’est d’être exclues des discussions et d’être mises devant le fait accompli par la FIA. Elles dénoncent "un système antidémocratique". Pour elles, cela prouve que la FIA sait ses décisions impopulaires. Sans quoi, tout serait fait dans la concertation.

N’y a-t-il pas une autre solution qu’un boycott ?
Non. Max Mosley ne veut pas entendre raison et tient à imposer ses opinions, coûte que coûte. Ses déclarations récentes, concernant la survie de la F1 sans l’écurie Ferrari, donnent une idée de son radicalisme et du processus implacable qu’il met en place pour justifier son programme établi. Vantant la possible venue de trois nouvelles écuries en F1 grâce à sa mesure (USF1, Lola et iSport), Mosley balaie d’un revers de main le fait qu’il met la discipline en danger avec le risque de perdre Ferrari, Renault, Toyota ou BMW, des acteurs historiques de la discipline.

Vers quoi se dirige-t-on ?
Bernie Ecclestone a entendu les menaces des équipes dissidentes. Autrement dit, presque toutes. Par ailleurs, les trois teams plutôt d’accord avec les règles que veut imposer Mosley sont motorisés par des manufacturiers (Mercedes et Toyota) hostiles à la nouvelle réglementation. La situation est bloquée. Il n’y a que deux issues possibles. Vendredi, lors de la réunion extraordinaire des chefs d’équipes avec Ecclestone et Mosley, la FIA devra une nouvelle fois faire machine arrière. Comme lors de l’impopulaire modification du barème d’attribution du titre (aux victoires plutôt qu’aux points). Dans le cas contraire, on pourrait assister à la création d’un championnat concurrent…

La rédaction avec Guillaume Navarro