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GP de Bahreïn : Arrivabene, l’homme qui a relancé Ferrari

Maurizio Arrivabene

Maurizio Arrivabene - AFP

Aux commandes de Ferrari depuis novembre, Maurizio Arrivabene a réussi à redonner des couleurs à la Scuderia. Avant le Grand Prix de Bahreïn dimanche, RMC Sport vous dresse le portrait de celui qui fait rêver toute l’Italie.

Sur le circuit de Sakhir, ce vendredi, les deux Ferrari de Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel ont réalisé les meilleurs temps des premiers essais libres du Grand Prix de Bahreïn. Une nouvelle confirmation que la Scuderia revient sur le devant de la scène, elle qui a signé grâce à Vettel son 1er succès depuis deux ans lors du GP de Malaisie. Deuxième au classement des constructeurs derrière les indéboulonnables Mercedes, l’écurie italienne doit sa réussite à ses deux pilotes mais aussi à un homme, Maurizio Arrivabene, nommé directeur de la gestion sportive en novembre dernier à la place de Marco Mattiacci.

Un ex-habitué des paddocks

La griffe du nouveau patron de la Scuderia (58 ans) porte moins sur la voiture, qui était déjà quasiment terminée lors de son arrivée, que sur ses choix stratégiques et son influence sur son équipe. Car Arrivabene ne sort pas de nulle part. Homme de l’ombre, il a travaillé pour la firme Phillip Morris spécialisée dans le tabac, principale partenaire de Ferrari, où il a surtout été en charge de la communication et du marketing. Sa femme (qui travaille à la communication de Phillip Morris) est d’ailleurs détachée au service de presse de la Scuderia Ferrari depuis plusieurs années. Grand habitué des paddocks, l’Italien maîtrise donc sur le bout des doigts le monde de la Formule 1.

Des fonctions aussi à la Juve

Mais Maurizio Arrivabene est aussi un homme d’influence. Ces dernières années, il s’est ainsi retrouvé au cœur des décisions stratégiques. En 2010, il intègre la « Commission F1 » qui a un rôle capital en tant que représentant des sponsors. C’est là qu’il commence à apprendre son rôle de patron d’écurie aux côtés des dirigeants les plus influents de la F1. Là aussi qu’il saisit toutes les ficelles. Les compétences du discret dirigeant italien ne s’arrêtent pas là. Il maîtrise aussi la gestion d’une équipe sportive puisqu’il est membre indépendant du board de la Juventus depuis 2012.

« J’ai décidé de me débarrasser des règles du passé »

Son savoir-faire en management, Arrivabene l’affiche dès son arrivée aux commandes de la Scuderia en s’affranchissant des codes du passé. Il décide ainsi de mettre sur un même pied d’égalité Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel. « Je ne veux plus entendre parler de consignes d’équipe, explique-t-il alors à Autosprint. Quand je suis arrivé à Maranello, j’ai décidé de me débarrasser des règles du passé. J’ai décidé de changer les choses et j’en ai informé nos deux pilotes. La seule règle qui est désormais en vigueur est mathématique. Tant qu’ils seront mathématiquement en mesure de remporter le titre, Seb et Kimi seront libres de se battre, à condition qu’ils ne s’accrochent pas. »

Räikkönen : « Je n’avais jamais vu une ambiance aussi bonne »

La méthode Arrivabene, c’est aussi plus d’anticipation et la fin du travail dans l’urgence, puisque l’Italien ne jure que par le long terme. C’est enfin une atmosphère de travail agréable. Pas franchement réputé pour sa joie de vivre, « Iceman » Räikkönen a pu constater le changement : « La première fois que j’étais ici, chez Ferrari, j’ai vécu de bons moments et il y avait une bonne atmosphère. Mais je n’avais jamais vu une ambiance aussi bonne dans une équipe de Formule 1 que cette année chez Ferrari. » Et si ce n’était qu’un début ?

Aurélien Brossier avec Antoine Arlot