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GP de F1 : la France à la relance

Eric Boullier

Eric Boullier - -

Depuis trois ans et la victoire de Felipe Massa à Magny-Cours, le dossier du retour du Grand Prix de France au calendrier de la F1 semblait au point mort. L’espoir renaît. Et pourrait devenir réalité au Castellet. Voici pourquoi.

Sans en faire une priorité, et en toute discrétion, le Premier ministre François Fillon, passionné de sport automobile, s’emploie à faire revenir la F1 en France. Une volonté peaufinée lors de plusieurs réunions à Matignon avec notamment Nicolas Todt (entre autres manager de l’espoir Jules Bianchi) et Eric Boullier, de l’écurie Lotus-Renault. Fillon a d’ailleurs demandé officieusement à ce dernier de porter le dossier, accompagné d’un représentant du cabinet ministériel qui suit de près l’avancée de l’affaire. Mais pour faire revenir un Grand Prix en France, il faut de l’argent et un circuit.

L’aspect financier est le plus important. Comment attirer des entreprises dans un sport qui n’a pas toujours bonne réputation ? « Il y a eu une période où c’était peut-être politiquement plus correct d’investir dans la voile ou une autre discipline, mais aujourd’hui la F1 est en train de changer et on devient un terrain propice aux entreprises françaises pour développer leur communication », assurait Boullier en marge du Grand Prix du Canada cette semaine. L’optimisme semble donc revenir. Et pour convaincre les entreprises nationales, le patron de l’écurie britannique pourra compter sur l’aide du ministre de l’Industrie, Eric Besson, avec qui il s’est entretenu lors des deux dernières courses, à Barcelone puis à Monaco. « Je voudrais essayer d’apporter ma contribution et essayer de convaincre un certain nombre de grands industriels que la F1, avec le football, est le sport le plus regardé dans le monde », avait d’ailleurs indiqué ce dernier en Espagne.

Une alternance avec le GP de Belgique ?

Il faut ensuite trouver un circuit. A un an de l’élection présidentielle, la construction d’un nouveau tracé est pour l’heure inenvisageable. Etant donné qu’un retour à Magny-Cours est peu probable, le circuit du Castellet, dans le Var, pourrait rafler la mise. Propriété de l’ex-madame Ecclestone (le détenteur des droits commerciaux), il pourrait être loué pour la tenue d’une épreuve. L’une des possibilités raisonnables serait de faire alterner Grand Prix de France et de Belgique (qui connaît des difficultés financières). Mais seuls des contacts sont noués. Le Royal Automobile Club de Belgique ignorait d’ailleurs tout de cette idée il y a encore quelques jours. Seul le patron de la société « Spa-Grand prix », André Maes, a pour le moment été approché. Ce proche de Bernie Ecclestone ne serait pas insensible à cette solution, mais certains membres du RACB jugent que ce Grand Prix historique vaut mieux qu’une alternance…

Après des années de stagnation dues à un manque d’harmonie politique et une quasi-absence des débats de la Fédération française du sport automobile, le projet d’un Grand Prix dans l’Hexagone est donc de nouveau d’actualité. Et certaines voix du paddock avancent même une date : 2013.