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GP de Grande-Bretagne : Silverstone, un temple de la F1 en voie de disparition

Le circuit de Silverstone

Le circuit de Silverstone - AFP

En raison de lourdes pertes financière, le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone pourrait bientôt disparaître du calendrier de la Formule 1. Une menace qui ne laisse pas les pilotes indifférents alors que se profile la 10e étape du championnat du monde ce dimanche sur le légendaire circuit britannique.

C’est là que tout a commencé. Le premier GP du premier championnat du monde de F1 s’est déroulé sur le circuit de Silverstone, en 1950. Mais ce rendez-vous pourrait s’envoler du calendrier après 2019, faute de moyens. Le British Racing Driver’s Club, propriétaire du circuit, a enclenché la procédure de rupture d’un contrat qui courait jusqu’en 2026. Malgré des affluences record (350.000 personnes encore attendues ce week-end), les organisateurs accusent de lourdes pertes. Plus de quatre millions d’euros, en moyenne, sur les deux dernières années. Le problème, c’est que ce Grand Prix coûte chaque année plus cher. Bernie Ecclestone, lorsqu’il était encore aux affaires, avait signé un contrat qui mentionnait une augmentation de 5% chaque année. C’est devenu insoutenable.

Hamilton : "Je ne peux pas imaginer une saison en F1 sans GP en Angleterre"

Jeudi, beaucoup de pilotes regrettaient la perspective d’un brexit, Lewis Hamilton, triple vainqueur en titre, le premier : "C’est le temple et le pays du sport auto, donc je ne peux pas imaginer une saison en F1 sans Grand Prix en Angleterre. A la limite il en faudrait même plusieurs, c’est un sport qui passionne le pays." 

"On ne veut pas voir disparaître Silverstone, c’est une course légendaire, c’est l’histoire de la Formule 1", abonde Esteban Ocon, qui disputera le premier GP de sa carrière sur ce circuit dans la catégorie reine, après des courses en GP3 et en DTM.

Un GP dans les rues de Londres ?

Deux hypothèses sont avancées pour remplacer Silverstone : une course au Pays de Galles, mais le circuit est encore à construire même s’il est déjà tracé, et un GP en ville à Londres. A l’occasion d’un événement promotionnel, ce mercredi, dans la capitale britannique, où des F1 ont roulé entre White Hall et Trafalgar Square, le maire, Sadiq Kahn, a confirmé le dessein au micro de Sky Sport : "Recevoir la F1 à Londres m’intéresse. Notre ville doit rester la capitale du sport." Séduisante sur le papier, l’idée ne convainc pas totalement Ocon, attaché à la tradition de la campagne de Silverstone : "Bien sûr ce serait bien pour les fans d’aller à Londres aussi mais ce serait mieux de faire les deux que de perdre Silverstone."

Il reste de l’espoir

Reste qu’il ne faut pas encore enterrer ce rendez-vous historique. Plusieurs GP européens ont agité la menace d’un retrait pour tenter de renégocier les contrats les liant à la FOM. Ainsi, Monza et Spa, notamment, étaient il y a deux ans au bord de la disparition. Finalement, ils demeurent au calendrier. D’où le sourire de Romain Grosjean, hier, au moment d’évoquer la question : "Maintenant il faut voir comment les choses évoluent, ce serait dommage de le perdre Mais j’ai le bon espoir qu’on arrive à rouler encore quelques années à Silverstone."

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Louis Amar