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GP de Hongrie - Boullier : « Grosjean peut jouer la gagne »

Eric Boullier

Eric Boullier - -

Satisfait de la troisième place de Romain Grosjean à l’issue des qualifications, le patron de Lotus estime que son pilote français a de grandes chances de briller ce dimanche lors du Grand Prix de Hongrie. Tout comme il pense pouvoir convaincre Kimi Räikkönen, courtisé par Red Bull, de rester.

Eric, Romain Grosjean pouvait-il viser plus haut que cette troisième place ?

C’est le maximum qu’on pouvait tirer de la voiture aujourd’hui (samedi). Il n’a pas fait d’erreurs. Il a bien piloté.

Peut-il gagner le Grand Prix ?

S’il y a un bon départ demain (dimanche), avec une bonne stratégie, s’il n’y a pas de trafic, il est possible que Romain puisse jouer la gagne, oui. En Allemagne, c’était possible (il avait terminé à la troisième place). Maintenant les faits de course ont fait que les choses ne sont pas passées comme ça. S’il commence à être en bonne position tous les week-ends, ça finira par payer un jour.

Selon vous, est-il vraiment capable de rééditer ce genre de performances ?

C’est la force de tous les champions. Partout où il est passé, il a tout gagné, comme Hamilton et Hülkenberg. Il faut réussir à construire le pilote dans son ensemble. Ce qu’il a fait en Allemagne était extraordinaire. Il a su rebondir et agir. Il a dû se battre face à des Vettel et Alonso, changer de stratégie… Il est au niveau. Lui-même a pris conscience de ses capacités. Il a atteint l’étage qu’on souhaitait. Il sait comment aborder un week-end de course de la manière dont on souhaite et dont lui souhaite.

Qu’en est-il de la situation de Kimi Räikkönen ?

Les discussions continuent avec Kimi. On a franchi un cycle depuis trois ans et on travaille pour passer à l’étape au-dessus. Etre l’éternel challenger, le Petit Poucet des cinq, ce n’est pas l’ambition de l’écurie. C’est pour ça qu’il y a eu des annonces, notamment en termes d’investissement. Kimi aime bien cette équipe, il a envie d’y rester. La sirène Red Bull tourne autour de lui mais elle n’est pas aussi attractive qu’elle pourrait l’être. Il prend le temps de voir ce qu’on est en train de faire, il est au courant de tout. Quand on l’aura suffisamment rassuré ou quand lui se sentira suffisamment confortable, il prendra sa décision.

« On a peut-être un futur champion français »

On sent que tout a été pensé pour le mettre dans les meilleures conditions.

C’est important pour lui. Il est à un stade de sa carrière où il est là pour essayer de gagner le championnat et se faire plaisir. Pour cela, l’environnement est important. C’est un peu la particularité de notre équipe qui est typée familiale. C’est ce qu’il aime. Il a aussi tout ce qu’il veut. Tout ce dont un pilote peut souhaiter. La seule chose qu’on ne peut pas lui garantir, c’est le package sportif pour le futur.

En cas d’échec, avez-vous un plan B ?

On n’a pas de plan B mais on a des solutions de repli.

Et Romain Grosjean ?

Il a un contrat sur plusieurs années. Il est engagé à long terme. Il a connu des hauts et des bas mais il a connu quand même pas mal de hauts. On est satisfait de lui. On le voit cette année s’épanouir, progresser en tant qu’homme, en tant que sportif et en tant que pilote. Durant le week-end en Allemagne, il a fait un travail exceptionnel. Du vendredi matin au dimanche soir, il était au même niveau qu’Alonso, Vettel ou Kimi. Il doit garder cette constance chaque week-end. S’il le fait, on aura peut-être entre les mains un futur champion français. Dans ce cas-là, il garantit son avenir à long terme en F1.

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Propos recueillis par Antoine Arlot, à Budapest