GP du Brésil : Vettel, un troisième sacre épique

Sebastian Vettel - -
Le bitume d’Interlagos s’en souviendra longtemps. Ce dimanche, le circuit brésilien a été le théâtre d’une course de légende. Soixante et onze tours de folie, marqués par de nombreux rebondissements, au bout desquels Sebastian Vettel a décroché son troisième titre de champion du monde consécutif. Avec une émotion à la hauteur du spectacle proposé. « Je n’arrive pas à trouver les bons mots pour m’exprimer, glisse-t-il. Nous sommes à Sao Paulo, l’endroit où Ayrton Senna est né. L’endroit où il a été enterré. Hier (samedi), j’ai dit aux gars que j’étais nerveux. Je pense que si je n’avais été nerveux, je n’aurais pas été titré. Il faut cette nervosité pour réussir un bon départ et bien réagir. Nous avons eu beaucoup d’occasions où on aurait pu perdre ce titre. C’était une course très difficile mais nous avons été très présents. Je n’ai pas lâché notre objectif de départ. »
Quatrième sur la grille, le pilote Red Bull s’est pourtant fait une énorme frayeur en tout début de course. Peu après le départ, l’Allemand a été pris dans un accrochage qui a légèrement endommagé sa voiture. Après s’être retrouvé en dernière position, il a effectué une remontée tonitruante pour terminer 6e. « C’est difficile de réaliser tellement il y a eu de l’adrénaline, souffle le héros du jour. C’était une course incroyable. Les circonstances et notre incident rendent ce titre vraiment beau ! »
Une passation de pouvoir avec Schumacher
Sous une pluie intermittente, Fernando Alonso, son rival pour le titre, a tout donné. Mais sa deuxième place, derrière la McLaren de Jenson Button, n’a pas suffi. L’Espagnol devra encore attendre pour rafler la troisième couronne de sa carrière. « Je suis très fier de mon équipe, positive le pilote Ferrari. Je cède le championnat aujourd’hui, mais on ne le perd pas ici. On l’a perdu dans d’autres courses. C’est le sport et tant que vous faites quelque chose avec votre cœur, que vous le faites à 100%, que vous n’avez rien à vous reprocher, vous pouvez être fier du travail accompli. C’est mon cas. »
A 25 ans, Sebastian Vettel, qui a remporté cinq Grands Prix cette année, devient le plus jeune triple champion du monde de l’histoire. Il rejoint le cercle fermé des pilotes aux trois couronnes aux côtés d’Ayrton Senna, Jackie Stewart, Niki Lauda, Nelson Piquet et Jack Brabham. Un sacre en forme de passation de pouvoir. A l’heure où le prodige d’Heppenheim confirme son hégémonie sur le paddock, Michael Schumacher range officiellement son volant. Comme un symbole, « Baby Schumi » a d’ailleurs dépassé son modèle à 6 tours de l’arrivée. Pour sa 307e et dernière course de sa carrière, le septuple champion du monde a tout de même accroché la 7e place dans la banlieue de Sao Paulo. A 43 ans, l’ancienne gloire de Ferrari va pouvoir suivre la prochaine saison dans son canapé. Avec une certitude : la relève allemande est définitivement assurée.