Grand Prix de Monaco : le coup d’éclat de Bianchi

Jules Bianchi - -
Etre pilote Marussia, ce n’est pas facile à chaque week-end de course... Car piloter une Marussia revient à évoluer en fond de grille, dans le trafic des retardataires, et le plus souvent, à se satisfaire d’avoir fini la course, à défaut d’avoir pu dépasser à tout va. Ce dimanche, Jules Bianchi a apporté une évolution spectaculaire à ce pénible cahier des charges. Relégué, pour un changement de boite de vitesses, à la dernière place au départ, le Français a fini 9e. Dans les points. Le meilleur classement de sa jeune carrière de pilote… et de l’écurie Marussia. « C’est un semi exploit, savoure Nicolas Todt, le manager de Bianchi. Oui, il a profité des accrochages des uns et des autres. Mais quand on voit ses temps au tour, il était dans le rythme. Marquer deux points comme ça, c’est quelque chose d’exceptionnel. »
Jules Bianchi aura été plus fort que tout sur le tracé de Monaco. Plus fort que ce statut de lanterne rouge, vite remis en cause par les nombreux incidents survenus tout au long de l’épreuve princière. Et très solide au moment où les pénalités ont plu sur lui, d’abord pour un mauvais positionnement sur la grille de départ, puis ensuite pour avoir effectué les cinq secondes de « prison » aux stands, récoltées précédemment, pendant le deuxième passage de la safety car.
Grosjean s'en sort bien
@Jules_Bianchi boooommmmbaaa!! ;)))
— Fernando Alonso (@alo_oficial) 25 Mai 2014
Le Français aura surtout su maitriser sa monoplace. Ce qui ne fut pas le cas de Pastor Maldonado, cloué au garage avec sa Lotus en début de course. Ni celui de Sergio Perez, dans le rail après une touchette avec la McLaren de Button. Bianchi n’aura pas, non plus, vu son moteur prendre feu, comme celui de la Toro Rosso de Jean-Eric Vergne, ou perdre subitement de la puissance, à l’image de la Red Bull de Sebastian Vettel. Les abandons de Kvyat (Toro Rosso), des Sauber de Sutil et Gutierrez et de la Williams de Bottas ont contribué à la belle performance du Français, très concentré sur sa course. « C’est superbe pour nous. C’est encore mieux parce qu’on est à Monaco et qu’il y a toute ma famille, confie un Bianchi très ému. Il faut juste savourer ce soir et continuer à travailler. »
L’histoire aurait pu être encore plus belle si Bianchi n’avait dû partager une partie de son bonheur… avec Romain Grosjean. Victime d’un tampon au 1er tour, longtemps à la peine avec ses pneus et sa Lotus, il a lui aussi bénéficié des incidents de course pour rester au contact du Top 10. La pénalité finale de Bianchi (retrait de cinq secondes) lui offre même la 8e place. « C’est inespéré, concède Grosjean. Finalement, à Monaco, c’est possible d’avoir dix mille problèmes pendant la course et d’être toujours dans les points à l’arrivée, parce qu’il y a toujours des abandons. » Sa course et celle de Bianchi résumées en quelques mots. « Ça n’arrivera pas non plus tous les jours, reconnaît Nicolas Todt. A moi d’essayer de surfer sur cette petite vague. Jules a marqué les esprits aujourd’hui. Mon but, c’est qu’il puisse courir dans les points de manière très régulière et viser plus haut. » Avec un autre volant entre les mains en 2015 ?
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|||Le prince de Monaco, c’est Rosberg
Nico Rosberg est comme chez lui à Monaco, où il a grandi et passé une bonne partie de son adolescence. Derrière le volant d’une monoplace, c’est la même chose pour l’Allemand qui, ce dimanche, s’est adjugé pour la deuxième année consécutive le Grand Prix princier. « Aujourd’hui, je n’ai pas douté, confie Nico Rosberg. Mais cela a été difficile et il a fallu que je reste concentré. » Poleman la veille, Rosberg a su faire preuve d’autorité, même quand Lewis Hamilton lui a mis la pression. Même quand la consommation d’essence de sa Mercedes est devenue critique. Mais un problème oculaire a freiné les plans d’Hamilton, menacé jusqu’au bout par Daniel Ricciardo (Red Bull). Grâce à son 2e succès de la saison (après Bahreïn), Rosberg reprend la tête du championnat des pilotes. En ce qui concerne les constructeurs, pas de souci : avec ce nouveau doublé, Mercedes s’envole un peu plus vers le titre.