Grosjean : « C’est la voiture que j’aime »

Romain Grosjean - -
Romain, cette troisième place est plutôt inattendue. Comment vous sentez-vous ?
Plutôt très heureux d’être là, sur le podium, c’est certain. On a eu un début d’année difficile en termes de performance mais beau en termes de consistance. On a compris ce qui n’allait pas et ce qui faisait que mon feeling dans la voiture était trompé. Il n’y avait rien de mécaniquement cassé. Il fallait juste aligner des choses avec ses pneus Pirelli, qui sont plus sensibles. Après, c’est vrai que cette course, je ne la voyais pas venir non plus. Ce podium… On doit s’arrêter très tôt sur le premier relais en raison d’un débris de McLaren qui est venu bloquer la prise d’air du radiateur et la prise des freins. On surchauffe. Je savais qu’en pneus durs, il fallait que j’aille loin sur le premier relais. Je me demande où j’en suis. Mon ingénieur m’a donné beaucoup d’informations dans la radio… Il m’a dit : « C’est bien là, le rythme est bon. » Il y a eu quelques très belles batailles en piste, d’autres un peu plus chaudes. Finalement, il reste dix tours et Paul Di Resta (4e) devant moi. Je sais que je suis beaucoup plus rapide avec mes pneus medium. Combien de temps ils allaient tenir ? C’était la question. On me demande de sauver un maximum de pneus, de sauver un peu d’essence. Mais il y a l’esprit compétiteur qui est là et on a envie que d’une seule chose, c’est d’y aller.
Pour la première fois de la saison, on vous a senti vraiment à l’aise.
Aujourd’hui, l’équipe a vraiment bien travaillé pour analyser et comprendre ce qui n’allait pas. Honnêtement, je ne peux pas vous dire la différence car c’est du confidentiel, mais ça se joue à rien et mon feeling lors du premier tour que je fais samedi matin en essais libres 3, m’a fait dire dans la radio : « C’est le jour et la nuit, c’est la voiture que j’aime. »
On a vu toute l’équipe très soudée autour de vous, avec ce gros gâteau d’anniversaire pour vos 27 ans. Ce soutien, c’était important ?
Oui, c’est très important. Ma façon de les remercier, c’est d’être sur le podium, de leur en donner un bout. Je n’ai qu’une hâte, c’est d’aller voir mes mécaniciens qui se sont déchirés pour changer de châssis entre la Chine et ici. Je ne vous explique pas le travail que c’est. Ils l’ont fait de bon cœur, ils sont toujours là avec moi et je pense qu’on est tous heureux de revenir là où on a envie d’être.
« Là où on doit être »
Qu’est-ce que ça change ce podium ?
Je sais que j’ai retrouvé une voiture avec laquelle je peux faire une course compétitive et m’amuser.
Avez-vous un poids en moins ?
C’est une question de point d’interrogation. Tant qu’on n’a pas atteint le résultat qu’on veut, on ne sait pas ce qui ne va pas. Est-ce que c’est moi qui n’arrive pas à me faire à ses pneus ? Est-ce que c’est la voiture ? Finalement, ce n’était ni l’un ni l’autre. C’était une combinaison des deux, très difficile à déceler. C’était vraiment de la sensation de pilotage.
Votre saison a-t-elle démarré ?
La saison avait commencé avant. J’avais marqué onze points. Là, j’en inscris quinze d’un coup. C’est surtout le retour en performance, là où on doit être.
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