Hamilton-Button, un duel so british

Les deux pilotes anglais sont candidats au titre. - -
Sur le papier, le duo a « de la gueule ». En associant cette saison Jenson Button à Lewis Hamilton, McLaren Racing s’est offert un coup de pub incroyable en même temps qu’une impressionnante force de frappe. Les deux derniers champions du monde (2008 et 2009) au sein de la même écurie... La situation rappelle un peu le duo formé à la fin des années 90 par le Brésilien Ayrton Senna et le Français Alain Prost. En 1989, tous deux concourraient sous les couleurs de McLaren. La suite ? Une véritable bataille de chiffonniers entre ces deux stars à l’égo bien trempé.
Plus de vingt ans après, la cohabitation entre les deux cracks anglais divise le monde de la F1. Ainsi que l’Angleterre toute entière. « Le public aime Jenson, affirme Jonathan Legard, spécialiste de la F1 à la BBC. Mais Lewis a contribué à l’amélioration de l’image de la F1 chez nous. Et puis, ils n’ont pas le même style de conduite. » Ni les mêmes intérêts. Emancipé de la présence de son père, Anthony, qui jouait à la fois les rôles de manager et de conseiller, privé de la protection de Ron Dennis, son ancien patron chez McLaren, Hamilton souhaite démontrer que son titre 2007 n’était pas un simple feu de paille.
Champion l’année passée avec Brawn GP, Button veut, de son côté, prouver que c’est lui et pas seulement les qualités de sa monoplace qui lui ont valu son sacre. En gagnant à Melbourne, ce dernier a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec son talentueux compatriote. « Des pilotes compétitifs, c'est ce dont notre équipe a besoin, avançait Hamilton après la course. Jenson est un gars super. Je suis content pour lui. »
Hamilton : « Jenson est un gars super »
Pour l’instant, l’entente est bonne entre les deux pilotes. « Ils voient les choses de la même façon », glisse Legard. Jusqu’à quand ? En nommant Phil Prew, l’ancien ingénieur piste d’Hamilton, responsable des ingénieurs de course, McLaren a souhaité jouer la carte de la transparence entre les deux hommes. Et pour le moment, aucun d’entre eux ne s’est vu attribué le statut de numéro un. « Le nouveau directeur de l’écurie, Martin Whitmarsh, a retenu les leçons du passé, notamment celle de 2007 avec Hamilton et Alonso », explique Legard. A l’époque, l’Espagnol avait vu ses espoirs de titre plombés par la volonté de Ron Dennis de mettre en avant les qualités du jeune Anglais. Un tel scénario est-il évitable aujourd’hui ? « McLaren a l’expérience, désormais, pour contrôler les grands champions, poursuit Legard. De toute façon, la lutte entre Button et Hamilton n’aura lieu que sur la piste, pas en dehors. » Avantage au premier pour l’instant.