JL Roy : "Vettel et Red Bull confirment en Australie"

Jean-Luc Roy, consultant RMC Sport - -
On savait que les performances réalisées en Espagne durant les essais hivernaux pourraient être remises en question lors du premier Grand Prix de la saison à Melbourne… sauf celles du Champion du Monde 2010 et de son équipe, d’après leurs adversaires eux-mêmes. La démonstration en a été faite le week-end dernier de manière éclatante par Sebastian Vettel et le team Red Bull.
Après avoir signé une pole position ahurissante en qualifications, laissant son second, Lewis Hamilton et sa McLaren-Mercedes à huit dixièmes de seconde, et son équipier Mark Webber, pourtant à domicile, encore plus loin. Le jeune Allemand de 23 ans a filé en tête dès le départ pour étaler son talent et sa maîtrise, sans jamais être inquiété.
Onzième victoire de sa carrière en Formule 1, il passe sous le drapeau à damiers avec plus de 22 secondes d’avance sur Hamilton, handicapé il est vrai par un fond plat abîmé, mais quand même ! C’est un sans faute, à la manière de…Schumacher, Prost ou Senna, bref les plus grands, surtout que Webber, avec la même monoplace, termine cinquième à 38 secondes. Circulez, il n’y a plus rien à voir !
McLaren, la renaissance !
Pour McLaren en revanche, c’est une véritable renaissance, après des essais hivernaux difficiles, à cause de nouveautés notamment du coté des échappements, pas encore au point. En dix jours seulement, l’équipe britannique déjà multiple Championne du Monde a magnifiquement réagi pour fournir à ses deux pilotes, britanniques et Champions du Monde tous les deux, une monoplace leur permettant de se hisser en première et deuxième ligne de la grille. Un départ agressif et une course solide permettent à Hamilton de monter sur la deuxième marche du podium, malgré un fond plat épris de liberté, alors que Button doit « s’arsouiller » pendant plusieurs tours avec un Massa très résistant l’obligeant à utiliser un échappatoire pour ne pas s’accrocher, mais la sanction de la direction de course le renvoie loin derrière...
Le premier podium d'un pilote russe !
L’un des exploits de ce Grand Prix, on le doit à Vitaly Petrov, le Russe de chez Lotus Renault. Fugitivement deuxième puis troisième pendant 58 tours, il ne commet aucune erreur et monte sur le podium, le premier d’un pilote russe, évidemment. De très bon augure avant le GP de Russie programmé en 2014 à Sotchi ! Son équipier Nick Heidfeld, 18e et en difficulté en qualifications, se contente d’une modeste 12e place finale, avec une monoplace apparemment abîmée suite à un accrochage.
Ferrari, Toro Rosso et Force India dans les points... Sauber déclassée
Du côté des Ferrari enfin, Fernando Alonso parti d’une modeste troisième ligne aux cotés de sa »bête noire » Petrov (qui l’avait contenu pendant 40 tours à Abu Dhabi fin 2010, contribuant à lui faire perdre le titre au profit de Vettel), n’a pu faire mieux que quatrième à 31 secondes du vainqueur et terminant au pied du podium…sur lequel est monté Petrov, juste devant lui. Décidément, le double Champion du Monde espagnol va finir par le redouter celui-là ! Quant à Massa, modeste 8e sur la grille, il finit 7e, bien sauvé par le déclassement des Sauber, il a déjà enfilé sa combinaison de deuxième pilote !
Buemi, Sutil et Paul di Resta, pour son premier GP, entrent dans les points, suite aux malheurs des deux pilotes Sauber-Ferrari, déclassés pour non-conformité de leur aileron arrière. Et l’autre véritable exploit de ce GP d’ouverture en Australie, on le doit précisément aux deux jeunes loups de l’écurie suisse de Peter Sauber. Respectivement 7e et 8e à l’arrivée, le Mexicain Sergio Perez réalise pour son premier Grand Prix un exploit remarquable, en ne changeant qu’une seule fois de pneumatiques, contre trois à Alonso, et Kamui Kobayashi, dont je loue le talent depuis son arrivée en F1 fin 2009, le suit de près. Malheureusement, ce beau tir groupé est remis en question par un déclassement après la course, pour un aileron arrière ne répondant pas au règlement, même si la performance n’en est pas pour autant améliorée. Un appel a été déposé par Peter Sauber.
Restent les nouveautés techniques : DRS pour Drag Reduction System, l’aileron arrière mobile censé faciliter les dépassements en bout de ligne droite, et le KERS, qui restitue l’énergie accumulée lors des freinages, les deux nous laissent sur notre faim, puisque la Red Bull de Vettel n’était pas équipée du KERS… et seuls deux dépassements semblent être directement imputables au DRS, attendons la suite.
Ce sera dans la moiteur, la tiédeur et l’humidité de la Malaisie à Sepang, où les pilotes ont l’habitude d’essuyer des « coups de tabacs », pour certains, c’était déjà fait, à Melbourne !
Jean-Luc ROY