L'amour du risque, toujours

Michael Schumacher - -
IndyCar et MotoGP. Deux drames à quelques jours d’intervalle, avec les décès de Dan Wheldon (33 ans) le 16 octobre à Las Vegas (Etats-Unis) et de Marco Simoncelli (24 ans) le 23 octobre à Sepang (Malaisie). Certains appellent ça la loi des séries, d’autres une prise de risques inconsidérés. Depuis que les sports mécaniques existent, que l’industrie automobile est une machine à fabriquer des rêves de vitesse, le danger et sa conséquence la plus dramatique, la mort, accompagnent les carrières des pilotes de F1. Ils n’avaient pas besoin des disparitions de l’Anglais et de l’Italien pour s’en souvenir.
« Dans la vie, il y a toujours du danger » soupire Jarno Trulli (37 ans). « C’est le destin, le rejoint Michael Schumacher (42 ans), septuple champion du monde. On doit tous y faire face, tôt ou tard. Je suis très touché par ce qui est arrivé à Wheldon et Simoncelli. Mais malheureusement, c’est la vie. » En Inde, dimanche, l’amour du risque reprendra encore le dessus sur la peur de mourir. « On sait que ça fait partie de notre boulot » explique l’Italien. « C’est quand on pousse la voiture à la limite qu’on se sent bien à l’intérieur, ajoute l’Allemand. Et notre ambition est toujours de pousser la voiture à la limite. »
Buemi : « Ça fait réfléchir »
« Show must go on » disent les anciens. C’est moins évident pour les plus jeunes. « Ça faisait tellement d’années qu’il ne s’était rien passé, regrette le Suisse Sebastien Buemi (22 ans). Et là, il y a eu deux décès en une semaine. C’est un petit peu difficile. Ça fait réfléchir. Il ne faut pas relâcher les efforts sur la sécurité. » Témoin des décès de l’Autrichien Roland Ratzenberger et du Brésilien Ayrton Senna à Imola en 1994, lui-même gravement accidenté à Silverstone en 1999, « Schumi » a vu les protections se multiplier. « Oui, il y a plus de risques qu’ailleurs dans les sports mécaniques, oui, la F1 est le sport le plus rapide, mais la sécurité a énormément progressé » assure-t-il. Malgré leurs différences d’âge, Jarno Trulli, Michael Schumacher et Sebastien Buemi se rejoignent sur un point, « la passion ». Tellement plus forte que la peur.