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La F1 veut essayer d'être plus écolo

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Ce week-end aura lieu le Grand Prix du Brésil de Formule 1. A cette occasion, un plan devrait être communiqué, afin que la discipline devienne plus écologique.

Le semaine du Grand Prix du Brésil va être marquée par la communication d’un plan mis sur pied conjointement par la F1 et la FIA pour que la discipline reine du sport automobile réduise son impact négatif sur l’environnement. Une série de mesures seront annoncées ce mardi. Une décision qui pourrait en satisfaire plus d'un, comme le pilote monégasque Charles Leclerc: "Très honnêtement, depuis le début de la saison, je n’ai pas fait d’efforts particuliers. Par contre, c’est vrai que de plus en plus, je me rends compte qu’il faut le faire, donc je m’y intéresse. C’est d’ailleurs le plan à l’avenir."

En plus des rejets générés par la piste (consommation d’essence), l’accent va être mis sur les à-côtés: la réduction du nombre de bouteilles en plastique utilisées dans le paddock (préférées à des matières respectueuses de l’environnement), les modes de transports utilisés vont être repensés, la réduction du gaspillage alimentaire dans les écuries, etc.

Le propriétaire de la F1 veut pourtant augmenter le nombre de courses

Mais paradoxalement, dans le même temps, le propriétaire de la Formule 1, Liberty Media, veut augmenter le nombre de courses chaque année, jusqu’à 25! Il y en aura 22 l’année prochaine, record absolu dans l’histoire du sport. En 2025, le but de Liberty Media est de faire des week-ends de course, des événements au bilan carbone neutre.

La Formule 1 veut devenir verte, mais ne souhaite pas non plus se couper de ses recettes en augmentant son nombre de courses au calendrier, avec notamment des destinations, Bahreïn, Abu Dhabi, Brésil, pour ne citer que ces exemples, qui ne mettent pas l’écologie au centre de leurs intérêts. Formule 1 et écologie, cela paraît antinomique, surtout quand on sait qu'entre six et huit Boeing 747 cargo sont utilisés pour transporter le matériel des écuries dans le monde, en dehors des Grands Prix européens.

Pour Verstappen, la F1 pollue moins qu'un Mondial de foot

Directement en première ligne, les pilotes ont leur propre avis sur la question. Pour certains, comme le Néerlandais Max Verstappen, il n'y a pas lieu de s'inquiéter: "Tout le monde essaye de faire du mieux qu’il peut. Mais notre impact sur la planète n’est finalement pas aussi mauvais que ce qu’on veut bien laisser entendre. Tout le monde pense que nous sommes les pires parce que nous utilisons des moteurs et de l’essence pour les faire fonctionner. Mais si vous comparez à d’autres grands événements comme la Coupe du monde de football ou les Jeux olympiques, nous sommes plus propres."

Gasly: "C’est quelque chose qu’on essaye de mettre en avant"

De son côté, Lando Norris a tenu à mettre en avant les actions de son écurie: "McLaren a été la première écurie à obtenir le label "Carbon Verified", cela montre qu’on essaye de bien faire. De mon côté je fais ce que je peux, mais c’est vrai que je pourrais en faire davantage. Et dans les prochaines années, c’est vraiment quelque chose auquel je vais m’attacher. Au Japon, nous avons eu une longue réunion concernant les leviers que la Formule 1 veut activer pour ne pas nuire, ou le moins possible."

Le Britannique se sent concerné par ce plan: "Le plan a l’air très bien structuré pour que les objectifs soient atteints. Je suis content, et je vais faire ma part des choses. Je peux faire plein de petites choses. Et plein de petites choses additionnées font une grande différence. Je n’emprunte pas de vols privés comme le font certains autres pilotes. C’est peut-être la seule chose que je fais de bien (rires). Nous faisons de la course automobile alors c’est vrai que... Peut-être qu’à l’avenir les choses vont changer."

Les pilotes, eux-mêmes, ont tenté également de se pencher sur la question, à travers leur association, comme le confirme Pierre Gasly: "C’est quelque chose qu’on essaye de mettre en avant avec la GPDA (Grand Prix Driver’s Association). Il y a énormément de pilotes sur tous les Grands Prix, du personnel dans le paddock, dans les hospitalités. Il y a des choses simples qu’on peut faire pour avoir un impact direct sur l‘écologie. Tous les jours on essaye de pousser, ce ne sont pas des choses qui changent du jour au lendemain."

Du côté des dirigeants d'écuries, la prise de conscience est également présente. C'est le cas, par exemple, de Mattia Binotto, Team Principal chez Ferrari: "On est tous très conscient du fait que l’écologie est importante. Il faut qu’on travaille là-dessus. On a des moteurs qui sont aujourd’hui très efficients. Il faut en revanche trouver des solutions alternatives. Il faut penser au format du moteur, mais au-delà de ça penser à l’organisation même des Grands Prix."

Le directeur général de l'écurie Renault, Cyril Abiteboul, sait également ce qu'il faut faire: "Notre moteur n’est pas assez reconnu comme un miracle écologique. Tout le monde oublie ça, c’est un monstre technologique. Si toutes les voitures utilisaient ce type de moteur, cela permettrait de réduire les émissions de CO2 de 20 à 30%. Mais il ne faut pas se limiter à cela, il faut regarder l’ensemble de l’empreinte CO2, des usines à la piste, mais aussi des événements eux-mêmes et s’engager comme c’est le cas actuellement sur la décarbonisation de notre sport."

MM avec Lucas Vinois