La fantastique ascension de Jenson Button

Jenson Button succède à Lewis Hamilton au palmarès des pilotes. - -
Il y a quelques mois encore, personne n’aurait misé un centime sur Jenson Button. Il faut dire que le pilote britannique, dix-huitième la saison passée, était loin d’être assuré de retrouver un volant après le retrait de Honda en décembre. Mais depuis, Ross Brawn, l’ancien directeur sportif de Honda, a racheté l’écurie de Formule 1 au constructeur japonais - pour un euro symbolique - et l’a rebaptisée Brawn GP. Un pari audacieux à seulement un mois du début de la saison. Mais avec l’aide de son équipe, l’ingénieur anglais a mis au point une monoplace dotée d’un système aérodynamique révolutionnaire.
Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Button a ainsi remporté six des sept premiers Grand Prix de la saison. Australie, Malaisie, Bahreïn, Espagne, Monaco et Turquie sont ainsi venus garnir son palmarès, jusqu’alors riche d’un seul succès en 2006 (Hongrie). « J’ai de la chance, mais j’ai aussi connu des années difficiles, se souvient le Britannique. J’ai bossé très dur pour revenir. » Discret et modeste, celui que tous les bookmakers voyaient déjà champion du monde après seulement ses deux premières victoires de l’année justifient ainsi les espoirs placés en lui. Car même s’il ne gagne plus depuis le mois de juin, Button a appris à gérer son avance. Preuve en est, il termine dans les points de huit des neuf GP suivants. Mais tout n’a pas été facile pour lui…
Ross Brawn : « Jenson a un pilotage si pur, si doux, tout en contrôle… »
A 20 ans à peine, il devient la coqueluche des tabloïds britanniques lors de sa première saison en F1 dans les rangs de Williams BMW. Son coup de volant, ses faux-airs de playboy et son style loquace font un tabac outre-manche. Mais l’euphorie ne dure pas et dès la saison suivante, le jeune Jenson se retrouve englué dans les abimes du classement après avoir signé chez Benetton-Renault qui teste à l’époque un nouveau moteur. Recruté en 2003 par BAR - qui deviendra par la suite Honda -, il relance sa carrière un an plus tard en terminant troisième du championnat. Button prend alors une autre dimension au sein de sa nouvelle écurie.
Malheureusement, il ne dispose pas d’une voiture à la hauteur de son talent. Et en Grande-Bretagne, l’avènement du prodige Lewis Hamilton - plus jeune champion du monde de l’histoire avec McLaren - le relègue même au rang des espoirs déchus. Jusqu’à ce que Ross Brawn ne rachète Honda… « Jenson a un pilotage si pur, si doux, tout en contrôle. C’est incroyable, s’émerveillait alors le boss de Brawn GP. Il est naturellement très doué et il va encore progresser. »
Désormais champion du monde, le beau gosse en avait perdu sa voix à l’issue de ce Grand Prix du Brésil. « C’est super ! J’adore gagner. Je ne m’attendais pas à être champion en F1, mais on l’a fait. » Au point de chanter « We are the champions » dans son baquet une fois le drapeau à damier agité.