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Lotus renaît de ses cendres

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La mythique écurie britannique, dont le nom a été racheté par des investisseurs malais, a entamé avec brio la saison 2010. Ce week-end, elle va tenter de se distinguer sur les terres de ses nouveaux propriétaires.

Sur la planète F1, Lotus rime avec légende. Celle d’une écurie créée dans les années 1950 par le génial Colin Chapman. Durant quatre décennies, les monoplaces à la livrée jaune et verte font vibrer les paddocks. 491 Grand-Prix, 79 victoires, six titres de champion du monde des pilotes, sept titres constructeurs : la formation britannique a façonné son mythe grâce à des as du volant tels que Jim Clark ou Ayrton Senna. Quinze après sa disparition, la voilà de retour sur les circuits. Avec une nouvelle équipe de techniciens, toujours à majorité britannique, et des investisseurs malais emmenés par l’homme d’affaires Tony Fernandes.

Après s’être heurté au refus de la famille Chapman, ce dernier a réussi à obtenir leur accord pour exploiter la célèbre marque automobile. En à peine quelques mois, Lotus Racing s’est structuré. Et après deux Grand-Prix cette saison, les résultats sont au rendez-vous. L’équipe est de loin la plus performante des cinq novices du plateau 2010. Un statut qu’elle va tenter de confirmer ce week-end en Malaisie. A domicile. Devant ses nombreux fans et ses généreux sponsors. « Ça sera important pour leurs partenaires financiers, explique Patrick Tambay, notre consultant et ancien pilote. Ils vont se baser sur cette course pour faire la promotion de leur projet. »

L’opération séduction a d’ailleurs déjà commencé. « On a passé la semaine à faire des apparition pour les sponsors de l’équipe, glisse le pilote Jarno Trulli. Il va y avoir beaucoup de monde pour nous supporter ce week-end. Les gens veulent nous voir bien rouler donc on aura un peu plus de pression. » Pour jouer à fond la carte patriotique, le Malais Fairuz Fauzy, troisième pilote de l’écurie, a été convié à prendre part à la séance d’essai ce vendredi.

Fernandes : « On vise le top 5 d’ici à trois saisons »

Dotée d’un budget d’environ 60 millions d’euros, Lotus Racing dispose pour l’heure d’une marge de manœuvre restreinte. Une donnée qui ne semble pas effrayer son ambitieux propriétaire. « Toyota a dépensé des centaines de millions de dollars et n'a jamais réussi, souligne Fernandes qui espère atteindre « le top 10 cette saison » et « le top 5 d’ici trois saisons ».

Un programme audacieux qui passe par une bonne performance sur le bitume de Sepang. « Nous entamons ce week-end de course avec l’envie de confirmer notre bon début de saison, résume Mike Gascoyne, le directeur technique. On veut prouver que le travail effectué depuis septembre est en train de payer. » Auteur de débuts encourageants à Bahreïn (15e) et en Australie (13e), le Finlandais Heikki Kovalainen sera attendu au tournant. Avec un nom aussi prestigieux, l’écurie ne peut se permettre de décevoir. « Lotus fait rêver beaucoup de monde, reconnait Tambay. Ils vont devoir progresser rapidement. Mais pour l’instant, il faut être patient et indulgent. » Dans ce contexte, un premier point sur le circuit malais serait une performance appréciée.

Alexandre Jaquin avec Antoine Arlot, à Sepang