Mort de Patrick Tambay: Jean Todt salue un pilote "entré dans la légende"

Le sport automobile français a perdu l'un de ses illustres représentants. Pilote en Formule 1 dans les années 1970-1980 (114 départs au compteur), et victorieux de deux Grands Prix avec Ferrari en 1982 et 1983 avant de devenir consultant, notamment chez RMC, Patrick Tambay s'est éteint ce week-end à l'âge de 73 ans, après une longue bataille contre la maladie de Parkinson.
Au micro de RMC Sport, c'est un autre grand nom de l'écurie italienne, son ancien directeur Jean Todt, qui lui a rendu hommage.
"La disparition de quelqu’un est quelque chose de toujours pénible, surtout suite à une longue maladie, glisse l'ex-patron de la FIA. Il a été extrêmement courageux et je crois toujours bien entouré par sa famille. Quand on parle de Patrick, on pense évidemment à sa carrière chez Ferrari, où il avait été extrêmement performant. C’était l’époque où Ferrari avait une voiture qui marchait très bien. Il s’était imposé comme un pilote capable de porter Ferrari au plus haut niveau. Quelqu’un de passionné. On était de la même génération donc voir comment la maladie peut emporter quelqu’un est quelque chose de très triste."
Pescarolo : "Il a été d’un courage invraisemblable"
Mais si Patrick Tambay n'est plus, son nom perdurera, assure Jean Todt. "Quand un coureur automobile français roule pour Ferrari, ça le fait entrer encore plus dans la légende, poursuit-il. Il fait partie des pilotes comme René Arnoux, Alain Prost, Didier Pironi, qui ont participé à la légende de Ferrari. Ça l’avait propulsé au plus haut niveau de la F1. Ça l’élève encore plus… Chaque pilote de F1 rêve de piloter un jour une Ferrari. Lui avait été choisi, il était arrivé, il a gagné deux GP, il aurait pu en gagner plus. Il a fait partie de l’aventure Ferrari avec ses côtés passionnels voire dramatiques. Ça a été un des acteurs de cette période. Je le connaissais depuis longtemps, j’avais de très bons rapports avec lui, quand j’ai commencé c’était déjà un pilote affirmé et confirmé. Et ensuite on s’est rencontré régulièrement. Depuis qu’il avait arrêté et qu’il avait cette maladie, il sortait relativement peu mais j’avais régulièrement un contact écrit, qui faisait qu’on ne s’était pas perdus de vue."
Autre ancien pilote et patron d'écurie, Henri Pescarolo a également confié son émotion. "Ça me touche énormément, souffle-t-il auprès de RMC Sport. Le pauvre Patrick était tellement dans ses problèmes de santé… Je suivais cela avec beaucoup d’affection et d’inquiétude. C’est un pilote que j’ai beaucoup aimé, nous avons couru ensemble. C’était l'un des plus rapides de son époque. Il était franc, sincère, c’était un coéquipier idéal. Il vous ramenait une voiture dans un état parfait. C’était le coéquipier dont on rêve. Je suis triste pour sa famille, son fils. C’est une énorme perte. On habitait loin l’un de l’autre. Il habitait dans le Midi, moi dans la région parisienne, on se voyait sur les circuits, pratiquement pas entre les courses ou les événements sportifs. Je n’avais pas de rapport réguliers et étroits mais je me tenais régulièrement au courant de soin état physique. Et il a été d’un courage invraisemblable."