Pourquoi la hiérarchie est chamboulée

Red Bull en difficulté depuis le début de saison - -
Le règlement n’a presque pas changé
L’année dernière, les Red Bull, les McLaren voire les Ferrari possédaient la majorité des atouts entre leurs mains. Cette saison, le championnat du monde 2012 ressemble plus à un tournoi de poker, où chaque écurie peut tirer son épingle du jeu. En Chine, Kamui Kobayashi au volant de sa modeste Sauber, a réussi à qualifier sa monoplace en 3e position, intercalé entre la Mercedes de Michael Schumacher et la Lotus de Kimi Räikkönen. Pour Romain Grosjean, les petites équipes ont cette fois eu le temps de développer leurs voitures. « La réglementation a assez peu évolué par rapport à l’an passé si ce n’est les diffuseurs qui ont été bannis, analyse le pilote français. Chaque voiture est restée dans sa philosophie et a poussé les détails plus loin. Aujourd’hui, si vous vous améliorez d’un ou deux dixièmes au tour, c’est énorme et les écarts se sont resserrés. »
La maîtrise des pneus
Autre explication avancée par le paddock, les pilotes doivent réussir à maitriser les pneumatiques Pirelli, débarqués en F1 l’an dernier. « Je pense que les pneus ont une influence énorme, souffle Nico Rosberg, récent vainqueur du Grand Prix de Chine. Si ta voiture n’est pas la meilleure et que tu arrives à faire marcher les pneus, tu vas faire de belles performances. » Depuis Melbourne, de nombreuses écuries n’ont pas réussi à gérer la dégradation de leurs gommes. Kimi Räikkönen, 2e à dix tours de la fin sur le tracé de Shanghai, en a fait les frais en terminant seulement au 14e rang. A Bahreïn, les pneus devraient être mis à rude épreuve entre les fortes chaleurs attendues et le sable de Sakhir.
Red Bull, la cible du règlement ?
Double champion du monde des constructeurs, Red Bull a écrasé la saison 2011 en remportant 12 des 19 Grands Prix disputés. Avant l’Australie, on faisait de l’écurie autrichienne la grande favorite de cet exercice. Et si la voiture ne comporte pas d’évolutions majeures, elle était jugée parfaite pour la concurrence. Les quelques modifications de règlement en 2012 ont sûrement été dirigées contre les hommes de Christian Horner. « Lorsque vous regardez les changements qui ont été apportés à la réglementation, on pourrait presque dire qu'ils ont été conçus pour ralentir les Red Bull », lâche même l’ancien pilote britannique Martin Brundle. Une défaillance qui relance totalement le championnat 2012. « Je dis même chapeau à celui qui arrive à nous dire qui sera champion du monde en fin d’année, s’amuse Romain Grosjean. Je crois qu’on va avoir une bagarre jusqu’au bout avec des courses très serrées. » Cela faisait bien longtemps que la F1 n’avait plus autant fait vibrer.