Räikkönen brise la glace

Kimi Räikkönen - -
Quand l’annonce de son retour a été communiquée par Lotus au mois de décembre, la nouvelle a fait des sceptiques. Premier choix de Gérard Lopez, le propriétaire de l’écurie britannique Lotus, Kimi Räikkönen n’a laissé personne indifférent. Finalement, dès qu’il a pris le volant, le Finlandais a impressionné tout le monde par son sens du pilotage et ses prodiges techniques. Depuis le départ de Fernando Alonso (Ferrari), personne à l’usine d’Enstone n’avait vu un tel pilote. « Derrière son image, il travaille fort et il aime bien quand la voiture est réglée comme il le souhaite, détaille son coéquipier Romain Grosjean. C’est vrai que ce n’est pas la personne la plus loquace au monde mais quand on travaille, on travaille ensemble, pour l’équipe. Et c’est ce qui nous fait avancer deux fois plus vite. »
Si le talent d’« Iceman » étonne, son caractère détonne. Taiseux et renfrogné, le Finlandais et son côté rebelle ne passent pas inaperçus dans le paddock. Tatoué sur les bras, il a même fait faire à son équipe des chemises à manches longues pour les cacher. « C’est sûrement un génie, mais très particulier, souffle Olivier Quesnel qui le dirigeait lors de ses deux saison en WRC (2010 et 2011, ndlr). Il a un côté un peu autiste et très contracté mais il n’a qu’un but: tourner un volant et gagner des courses magnifiques. Il est timide et très mal à l’aise en compagnie des gens mais en confiance, c’est quelqu’un de charmant. »
La F1 n’est pas sa vie
Après les courses, Raïkkönen se coupe complètement du monde de la F1. Le Finlandais préfère se ressourcer dans les tribunes d’une patinoire de hockey plutôt que de revisionner sa performance du jour. Car l’ancien pilote Ferrari aime se divertir autrement qu’en pensant F1. « Nous avons eu quelques très bons moments ensemble et je suis très heureux de son retour, confie Michael Schumacher (Mercedes), auquel le Finlandais avait succédé chez la Scuderia, en 2007. Certains se sont déroulés sur la piste mais beaucoup d’autres en dehors. »
Deuxième à Bahreïn lors du dernier Grand Prix, le pilote Lotus s’est imposé comme un des hommes forts de ce début de saison. Le champion du monde 2007 pointe même au 7e rang du classement des pilotes, à 11 petits points du 4e, Jenson Button (McLaren). Enorme compétiteur, Räikkönen séduit partout où il passe. « Moi je suis un inconditionnel, lâche même Quesnel. Par moment, j’ai un peu gueulé mais le personnage est d’une honnêteté à toute épreuve. Pour une équipe, Kimi c’est de l’or en barre. » Perfectionniste, il a enfin trouvé le calme nécessaire à son épanouissement chez Lotus contrairement à ses précédents passages chez McLaren et Ferrari. Mais attention, le sulfureux caractère d’ « Iceman » n’est jamais très loin. « Quand la direction ne lui convient pas, il dit clairement : « c’est une direction de merde ! » Il est cash mais c’est un très, très grand. » Cinq mois après son retour sur l’asphalte de la F1, Kimi Räkkönen a en tout cas définitivement marqué les esprits.