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Red Bull choisit la bagarre

Sebastian Vettel et Mark Webber ne sont séparés que de 14 points au championnat

Sebastian Vettel et Mark Webber ne sont séparés que de 14 points au championnat - -

L’écurie autrichienne a décidé de laisser carte blanche à Mark Webber et Sebastian Vettel pour se disputer le titre mondial. La formation de Christian Horner joue la carte de l’éthique sportive au risque de tout perdre.

Le circuit de Yeongam n’a toujours pas terminé sa mise en pli à trois jours du premier Grand Prix de Corée du Sud de l’histoire et de l’antépénultième course de la saison. Les ouvriers s’affairent et les pelleteuses continuent leur ballet pour que tout soit prêt pour les premiers essais libres vendredi.

Red Bull, Ferrari et McLaren se préparent à une étape qui devrait laisser des têtes sur le billot. Red Bull est en position de force. Mark Webber est leader avec 14 unités d’avance sur son coéquipier Sebastian Vettel et autant sur Fernando Alonso (Ferrari). Dieter Mateschitz, le grand patron de la marque, a surtout fait le choix de ne pas choisir de numéro 1 : « Sur le plan de la vitesse pure, Vettel a un avantage mais c'est Webber qui est devant au classement. Nous ne donnerons aucune consigne d'équipe et c'est celui qui commettra le moins d'erreur, ou celui qui sera le plus rapide qui devrait finir par l'emporter.»

Comme toujours, Red Bull choisit l’image et l’éthique sportive plutôt que la raison politique. « Ils pensent être suffisamment forts pour réaliser le doublé. J’espère que ce ne sera pas de l’excès de confiance », estime Patrick Tambay, consultant F1. C’est une erreur pour le sulfureux Flavio Briatore. L’ancien patron de Renault a déclaré dans une interview au JDD que Mark Webber devrait retenir toute l’attention de l’équipe. Faut dire que l’ancien patron de Renault est aussi l’agent de l’Australien.

Et si Alonso en profitait ?

Le risque est d’autant plus grand que Webber et Vettel ne s’apprécient guère. L’épisode de la Turquie où ils s’étaient accrochés et celui de la Grande-Bretagne où l’écurie avait donné l’aileron neuf de Webber à Vettel sont encore dans les mémoires. « Nous avons un problème de riche. Nous devons nous assurer qu’aucun des deux ne se sente désavantagé », assure Christian Horner.

L’Allemand, qui est un produit pur beurre de la formation Red Bull a toujours été le chouchou de la marque qui rêverait de voir son avènement. Mais l’excellente saison de Webber a contraint tout le monde à revoir les plans. Dans le feu de la bagarre, ce titre qui leur tend les bras pourrait peut être leur filer entre les doigts au malheur des circonstances de course. « C’est totalement indécis. Sept pilotes se battent pour les gros points en cette fin de saison. Peut-être que quelqu’un va profiter de cette compétition pour tirer les marrons du feu et ça peut être Alonso », relève Tambay.

M.M. avec Antoine Arlot à Yeongam