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Renault F1 vers la voie de garage ?

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L’affaire Nelson Piquet va-t-elle remettre en cause la présence de Renault en F1 ?

Il y a encore dix jours, Renault F1 envisageait son avenir avec optimisme, et discutait en vue de 2010 avec des pilotes de gros calibres comme Kimi Räikkönen (Ferrari) ou Robert Kubica (BMW), tout en jouant à fond sa nouvelle « carte communication », le jeune pilote franco-suisse Romain Grosjean.

Mais aujourd’hui, des doutes planent sur l’implication au sommet du sport automobile du constructeur français, qui a déboursé 370 millions d’euro pour l’exercice 2008. L’équipe aux titres mondiaux pilotes et constructeurs 2005 et 2006 n’est guère à la fête depuis cette glorieuse moisson de succès déjà lointaine.

Avec la perte probable, en fin de saison, de Fernando Alonso (son argument marketing et sportif N°1 en termes de communication mondiale et signature de partenariats commerciaux), Renault aurait dès lors un manque à gagner financier important, accéléré par le départ du commanditaire titre de l’équipe, le groupe bancaire ING.

Mais ce n’est rien à côté des dommages en termes de crédibilité sportive : dans sa plus mauvaise saison en termes de résultats en piste (Renault occupe la 8ème place du championnat aux deux tiers de la saison), l’équipe est mêlée dans des atermoiements politiques, et a échappé de justesse à une interdiction de participer au GP d’Europe, le 23 août dernier.

De lourdes allégations accablent désormais l’écurie française au sujet de la possible manipulation des résultats du GP de Singapour 2008 (Nelson Piquet aurait reçu l’ordre de crasher sa machine pour permettre à son coéquipier Fernando Alonso de remporter une victoire stratégique), une grosse goutte d’eau fait déborder le vase du constructeur français, qui tentait de mettre de côté ses sérieuses préoccupations, comme la perte de la fourniture moteur à l’équipe RedBull Racing, victorieuse en Grand Prix cette saison avec Sebastian Vettel et Mark Webber.

En cas de culpabilité, la palette de sanctions qu’encourt Renault mettrait à mal l’équilibre de la structure sportive : amende exemplaire (100 M$ avaient été infligés à McLaren pour un affaire d’espionnage industriel sur Ferrari en 2007), annulation des points marqués (classement déterminant en fin de saison le montant des primes de performances remises aux écuries), ou tout simplement…exclusion du championnat du monde.

La rédaction - Guillaume Navarro