Renault marche à l’ombre

Bien que Renault ait été blanchi en début de semaine par la FIA, les collaborateurs de la marque au Losange font profil bas à Singapour. - -
Pas question de plastronner ! L’écurie Renault F1 est arrivée à Singapour sur la pointe des pieds. A l’image de Bob Bell, successeur si discret du flamboyant Flavio Briatore. Le nord-Irlandais a pour mission de maintenir ses troupes focalisées sur les quatre courses restantes dans le climat le plus serein possible. Le temps de trouver un remplaçant pour l’exercice 2010.
Depuis lundi, la lumière a été faite sur le « Crashgate », le verdict de la FIA a été prononcé. Désormais, la compétition doit reprendre ses droits. Pour autant, le paddock est électrique. A Singapour, les sanctions sont loin de faire l’unanimité. Les Italiens fulminent, jugeant la sentence frappant Briatore trop lourde. « Il a été jugé sans avoir pu se défendre », persifflent-ils. Bernie Ecclestone abonde dans ce sens. « C’est trop, estime le grand patron de la F1. Définitivement trop. C’est dommage, car cette organisation fonctionne très bien quand on vient s’expliquer et que l’on s’excuse ».
Au sein de l’écurie franco-anglaise, on essaie de se concentrer sur le sportif. « Rien ne change vraiment, affirme Fernando Alonso. J’espère juste que l’on va pouvoir se concentrer sur notre week-end. Mais ça dépend aussi de vous, les journalistes. Je crois que tout ça est plus important avec les médias que ça ne l’est réellement dans le garage, mais il y a beaucoup de caméras et de photographes. Je suis concentré sur ce week-end, et j’ai hâte de rouler avec la voiture. »
Un membre du Team renault : « On est libéré d’un poids »
Dans l’attitude des membres d’écurie, le soulagement est perceptible. Ils étaient nombreux à baisser la tête et éviter les regards frontaux à Monza, il y a quinze jours. En dépit d’un verdict qui accable leur écurie, tous sont désormais tournés vers l’avenir. Le malaise venait surtout du fait de ne pas savoir comment communiquer. « Désormais, on est libérés d’un poids, reconnaît un membre de l’équipe. La FIA a décidé que ce n’était pas Renault, mais bien Briatore, Piquet et Symonds qui avaient tout orchestré. »
Alors, même si Romain Grosjean n’est pas aujourd’hui dans sa meilleure forme physique et a déambulé, patraque, dans le paddock, les haut-le-cœur s’estompent. « Il ne faut pas cracher sur Renault maintenant, soutient Jacques Laffite. C’est un constructeur appliqué et consciencieux, qui fait vivre le sport automobile ». C’est visiblement l’avis de la FIA.