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Renault mise gros sur Petrov

Le premier Russe à piloter en F1 éveille la curiosité du paddock...

Le premier Russe à piloter en F1 éveille la curiosité du paddock... - -

Le premier pilote russe à rouler en F1 effectue mercredi matin, sur le circuit de Valence, ses premiers essais au volant de la R30. Entre curiosité médiatique et intérêt financier.

Cap à l’Est ! Avec Robert Kubica et Vitaly Petrov, Renault met un terme à la tradition de pilotes latins qui a fait sa renommée depuis son retour en F1 en 2002. Mais si la présence du Polonais, brillant depuis quatre ans au volant de sa Sauber, semble légitime, l’arrivée comme deuxième pilote d’un Russe à la notoriété limitée est un peu plus curieuse. A 25 ans, Vitaly Petrov n’a pas prouvé grand-chose sur les circuits. L’an dernier, au volant d’une auto du team Barwa-Addax, il termine deuxième en GP2 Series, l’antichambre de la F1. Mais à vingt-cinq points de l’Allemand Nico Hülkenberg ! Bref, rien d’exceptionnel. « Ça lui a permis néanmoins de se faire remarquer, confie Eric Boullier, le nouveau patron de Renault F1. C’est un jeune garçon qui a du talent. C’est pourquoi nous l’avions intégré à notre short-list. »

Malgré tout, ce choix inattendu constitue un vrai risque pour l’écurie française. Pour le justifier, Renault ne cache pas que la nationalité de Petrov a également contribué à cette arrivée. « C’est le premier Russe à piloter en Formule 1, explique Eric Boullier. Ça pourrait permettre à l’avenir de travailler sur un nouveau marché. » Une perspective alléchante pour une écurie dont l’actionnaire luxembourgeois (Genii Capital) espère dès cette année rentabiliser ses investissements. « Un pilote russe, ça peut amener de nouveaux sponsors de la part d’un pays qui n’avait aucun intérêt à venir en F1, confirme Yann Lefort, directeur de « MPH Factory », une société spécialisée dans le marketing sportif automobile. On parle aussi de l’arrivée prochaine d’un Grand Prix en Russie. Avoir un pilote russe, c’est un atout et c’est bon pour le business. »

« Il n’est pas stressé »

En attendant un éventuel Grand Prix sur ses terres, le natif de Vyborg, une ville situé à 130 kilomètres de Saint-Pétersbourg, a suivi un entraînement physique particulier en vue de son passage dans la catégorie reine du sport automobile. Dès aujourd’hui, il effectuera ses premiers tours de piste sur le circuit de Valence. « Ce qui est très réconfortant, c’est qu’il n’est pas stressé au point d’être tétanisé, confie Eric Boullier, visiblement guère inquiet. Il est très demandeur et il attend son tour avec impatience. »

La rédaction