Schumacher: "c'est quand même une bonne nouvelle"

Hospitalisé depuis trois mois à Grenoble, après un grave accident de ski, Michael Schumacher "montre des moments de conscience et d'éveil" selon son entourage. Décryptage avec Alain Ducardonnet.

Le champion allemand de Formule 1 Michael Schumacher, hospitalisé depuis trois mois à Grenoble après un grave accident de ski, "montre des moments de conscience et d'éveil", a annoncé sa porte-parole dans un communiqué vendredi. Après avoir été plongé dans un coma artificiel, le champion de Formule 1 Michael Schumacher a été placé le 30 janvier dernier en phase de réveil: un processus très long. Le point sur son état de santé avec Alain Ducardonnet, médecin et journaliste.

Après 3 mois "d'inertie", ce petit pas de Michael Schumacher, c'est une bonne nouvelle?

C'est quand même une bonne nouvelle parce que jusqu'alors, il n'y avait rien eu de particulier, Michael Schumacher était dans un coma artificiel. Les médecins avaient tenté le réveil mais de toute évidence, ça ne s'était pas bien passé. Là, ça bouge un peu, c'est le côté "bonne nouvelle". Mais les termes de "moments de conscience et d'éveil", ce sont des mots extrêmement génériques.

Des moments de conscience et d'éveil, concrètement, qu'est-ce que cela signifie?

Ça veut dire que, alors que le coma artificiel a été levé, il répond peut-être aux ordres simples: "ouvre les yeux", "serre la main". On pince la peau pour voir si on sent la douleur. Ce sont les premiers gestes que l'on fait pour apprécier la conscience.

Il y a donc une évolution…

…Le seul problème est de savoir si l'on peut garder Michael Schumacher en coma spontané et ne pas être obligé de le remettre en coma artificiel. Et pour l'heure, cela on ne le sait pas et nous n'avons pas d'informations là-dessus. Personne aujourd'hui n'est capable de dire comment cela va évoluer.

Combien de temps va-t-il encore falloir attendre pour savoir ce qu'il adviendra de Michael Schumacher?

La progression est extrêmement lente. Nous n'avons pas, aujourd'hui, d'examens qui nous permettent d'évaluer le potentiel de récupération. C'est ça, le vrai problème. Toutes les IRM, tous les scanners que l'on peut faire, vous donnent une idée de ce qu'il y a, bien évidemment, mais ne vous dit rien de la fonctionnalité. Il n'y a qu'au moment où on aura une conscience suffisante pour un examen neurologique complet, qu'on pourra évoquer les séquelles.

M.C. avec Benjamin Dubois