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Schumacher dans un état critique : les explications des médecins

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Ce lundi matin, les médecins en charge de Michael Schumacher ont tenu une conférence de presse à propos de son état de santé. Ils sont revenus en détails sur la gravité de sa blessure et assurent qu’ils ne peuvent pas se prononcer sur ses chances de survie.

Une chute à grande vitesse

Stephan Chabardès, neurochirurgien au CHU de Grenoble :

« Lors de la prise en charge des médecins sur place, il s’est montré obnubilé et agité. Il ne répondait pas aux questions, il n’était pas dans un état normal d’un point de vue neurologique. Son état neurologique s’est dégradé rapidement, il a dû être transporté par un hélicoptère rapidement vers l’hôpital de Grenoble. »

Jean-François Payen, chef du service anesthésie réanimation :

« On pense que vu la violence du choc, son casque l’a protégé en partie, bien sûr. Quelqu’un qui aurait vécu ce type d’accident sans casque ne serait certainement pas arrivé jusqu’ici. Je dirais que cet accident est survenu à haute cinétique (vitesse). Il a été pris en charge immédiatement et sans délai. Son état est dans une situation critique sur le plan de la réanimation cérébrale. Tous les traitements qui sont à l’heure actuelle recommandés sont mis en œuvre. »

Emmanuel Gay, chef du service de neurochirurgie :

« C’est un accident qui arrive souvent en ski, malheureusement. On a d’ailleurs beaucoup communiqué sur le port du casque en ski car nous recevons chaque année beaucoup de personnes qui subissent des traumatismes crâniens. Beaucoup de traumatismes de colonnes vertébrales aussi, donc c’est quelque chose que nous avons l’habitude de prendre en charge en collaboration avec nos collègues de réanimation pour les actes d’évacuation d’hématome. Ce sont des choses malheureusement très fréquentes. La cinétique du choc devait être particulièrement élevée. »

Son état ce lundi matin

Stephan Chabardès, neurochirurgien au CHU de Grenoble :

« A son arrivée, nous avons constaté d’un point de vue clinique qu’il était dans une situation grave de coma, avec des signes d’hypertensions intracrâniennes. Le scanner cérébral réalisé en urgence a montré plusieurs éléments : des hématomes intracrâniens mais aussi des contusions cérébrales et un œdème cérébral diffus. Nous l’avons opéré en urgence pour évacuer les hématomes intracrâniens. Le scanner de contrôle post-opératoire a montré certes une évacuation des hématomes intracrâniens, mais aussi, malheureusement, l’apparition de lésions hémorragiques diffuses bilatérales. Il a donc été ensuite pris en charge en réanimation neurochirurgicale pour la poursuite de sa prise en charge médicale. »

Jean-François Payen, chef du service anesthésie réanimation :

« Il est dans un coma artificiel. Il est en hypothermie, il a des traitements qui visent à limiter au maximum la réaction d’œdème cérébral qui entraîne une augmentation de la pression intracrânienne importante. Notre objectif est de limiter au maximum cette montée, cette élévation de la pression intracrânienne. On ne parle pas de séquelles à l’heure actuelle. On parle actuellement de traitements et on travaille heure par heure. On va essayer de se donner du temps. Il est dans un état d’hypothermie thérapeutique, c’est-à-dire qu’on contrôle sa température corporelle pour la maintenir entre 34 et 35 degrés selon les recommandations internationales dans ce type de gravité. Il est sous anesthésie générale induite par des médicaments pour réduire au maximum tout stimulus, qui soit liée aux soins ou de nature à consommer davantage d’oxygène dans son cerveau. Notre objectif actuel est de réduire au maximum tous les stimuli extérieurs et assurer au maximum une bonne oxygénation de son cerveau. »

Les lésions cérébrales

Stephan Chabardès, neurochirurgien au CHU de Grenoble :

« Il avait des lésions cérébrales à son admission, celles-ci ont été constatées au scanner de contrôle post-opératoire. On ne peut pas pour le moment spéculer sur autre chose. On en reste au fait que l’on constate. A ce stade, il n’est pas prévu de faire une deuxième invention chirurgicale. Il n’y a pas de nécessité. »

Impossible de se prononcer sur l'avenir

Jean-François Payen, chef du service anesthésie réanimation :

« Il est dans une situation critique, on peut parler de pronostic vital engagé dans notre jargon médical français. C’est-à-dire qu’il est en réanimation, sa condition est jugée très sérieuse. Je ne peux pas me prononcer sur ces chances de survie. L’équipe de neurochirurgie reste en permanence, nuit et jour, à son chevet. Il est trop tôt pour émettre quoi que ce soit en matière de pronostic. On donnera des nouvelles de Monsieur Schumacher dès que l’on le jugera utile. »

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La rédaction