Schumacher : pourquoi l’attente pourrait être longue

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La phase critique est passée
« Michael Schumacher a un traumatisme crânien grave et a été opéré à deux reprises pour essayer de bien contrôler tout ça. S’il est toujours vivant au-delà de 48 heures, c’est déjà un signe qu’on a passé une première phase critique mais derrière, d’autres complications peuvent encore survenir, liées à la gravité de son état et au fait qu’il soit en réanimation. Les lésions cérébrales, dans ces traumatismes crâniens graves, sont trop différentes les unes des autres pour avoir plus d’informations sur la suite.
A Grenoble, il est pris en charge par des gens très compétents qui ont fait tout ce qu’il fallait faire dans l’état de ce qu’on sait faire aujourd’hui. Ce sont des équipes très entraînées à ce type de problème. Il ne reste plus qu’à attendre. On ne parle pas encore de séquelles, on parle encore d’être certain qu’il va survivre à cet accident. Plus les jours vont passer, plus la probabilité qu’il y survive augmente et on espère que les choses vont aller dans ce sens-là. Mais il est beaucoup trop tôt pour se faire une idée de ce qui va se passer. »
L'action de l'équipe médicale
« Le rôle de la chirurgie, au départ, a été d’enlever ce qui augmentait le volume dans sa tête. Des hématomes qui ont été retirés. Puis ils ont essayé de contrôler au maximum, par d’autres mesures, la pression du cerveau. Ensuite, c’est le rôle de la réanimation d’essayer au maximum de le soustraire à tout ce qui aurait tendance à faire augmenter la pression intracrânienne. C’est une mise au repos maximale.
Il faut essayer de passer des caps en contrôlant au mieux tous ces paramètres, en particulier la pression intracrânienne, de façon à ce que celle-ci reste dans des valeurs tolérables qui ne compromettent pas sa survie. Le rôle de la réanimation est aussi de limiter les effets secondaires. Quand on a des éléments hémorragiques dans sa tête, on a ensuite toute une cascade d’événements biochimiques qui majorent l’œdème intracrânien. Les mesures de réanimation mises en place essayent de limiter au maximum l’extension de ces lésions secondaires. »
Les trois semaines, cap « fatidique »
« Il a passé le cap des 48 heures, qui est la phase d’œdème maximal dans n’importe quel traumatisme. C’est la même chose dans le cerveau. Maintenant, d’autres complications peuvent arriver. Ça va être une histoire extraordinairement progressive. Ça va se faire doucement. On peut espérer que les choses évoluent bien. On sait que le cap ‘‘fatidique’’, ce sont les trois semaines. Si au bout de trois semaines d’un traumatisme crânien grave, on n’a pas de signe d’éveil, qui se caractérise essentiellement par une ouverture des yeux, alors là, les choses sont très graves du point de vue du pronostic. Espérons qu’on aura des nouvelles avant, mais la prochaine date butoir est là. »
Des séquelles probables
« Dans les traumatismes crâniens graves, tout est possible, du décès à une récupération avec le minimum de séquelles qu’on puisse espérer. Mais on peut penser qu’il ne sortira pas totalement indemne d’un accident de cette gravité. Pour le reste, tout est ouvert. Il a de telles qualités athlétiques que l’on peut espérer qu’il va être assez solide pour supporter toutes ces épreuves. Toutes les évolutions sont encore possibles aujourd’hui. C’est compliqué pour l’équipe médicale qui est soumise à une pression médiatique dont on comprend la légitimité. Ils ne communiqueront que s’il se passe quelque chose. »
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