Tambay : « Bianchi est entré dans une nouvelle phase »

Patrick Tambay - -
Poleman samedi, victorieux dimanche, Nico Rosberg (Mercedes) a remporté le Grand Prix de Monaco pour la deuxième année consécutive. Un succès important selon Patrick Tambay, qui estime que l’Allemand devait répondre à la domination de son coéquipier Lewis Hamilton. « C’était essentiel pour lui de le démontrer ce week-end. Il jouait à domicile, c’est un petit avantage. Ils étaient tellement forts tous les deux devant qu’il y avait, j’en suis certain, un accord entre eux et leur direction de course. Celui qui serait en pole ferait sa course et l’autre le suivrait. C’est ce qu’a fait Hamilton. Il n’a jamais semblé en mesure de l’attaquer. Je crois que c’était décidé depuis la pole. »
Ce qui ne l’était pas, en revanche, c’est la 9e place de Jules Bianchi. Le pilote français de l’écurie Marussia a su tirer son épingle du jeu ce dimanche pour inscrire ses premiers points en F1. « C’était un exploit de sa part de ramener la monoplace sans toucher, sans taper, juge Tambay. Ça a mal commencé pour Jules. Il n’était pas à sa position au départ car quelqu’un s’était décalé en raison du départ de la voie des stands de Maldonado. Il n’a pas retrouvé sa place et il a écopé d’une première pénalité, puis d’une deuxième. Il est passé à travers les incidents. Il s’est battu comme un fou. Parfois, il y a des courses que l’on dispute en arrière-plan pour la 9e ou la 10e place contre des concurrents directs et qui sont plus belles qu’une victoire. »
« Il fait preuve de beaucoup de caractère »
Et si Bianchi, en lumière à Monaco, avait changé de statut ? Difficile de ne pas s’interroger sur ce point quand l’intéressé, sitôt sorti de sa monoplace, a été cerné par des dizaines de journalistes. « Il est rentré ce dimanche dans une nouvelle phase de son apprentissage de la F1, estime Tambay. Il a marqué ses premiers points, sans jamais baisser les bras. Mais il changera de dimension quand il pilotera une monoplace comme Ferrari. Il faudra qu’il reste comme il est. Je pense qu’il apprend la F1 de la plus belle des manières, par son côté difficile, en mangeant son pain noir. Il fait preuve de beaucoup de caractère, comme Grosjean l’a fait quand les choses étaient moins bonnes pour lui. De commencer d’entrée de jeu avec la meilleure auto, comme Vettel l’a fait à ses débuts, c’est une façon d’y arriver mais ce n’est pas forcément la meilleure. Débuter à la dure, progresser, montrer sa valeur et être enfin récompensé par une bonne voiture, ça serait formidable pour lui. »
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