Vergne : « Il faut tirer la sonnette d’alarme »

Jean-Eric Vergne - -
Jean-Eric, comme Lewis Hamilton, Felipe Massa et Sergio Perez, vous avez été victime d’une spectaculaire crevaison. Vous avez même dû abandonner au 35e tour. Expliquez-nous…
J’ai eu l’impression que mon pneu arrière roulait sur une mine, que la voiture se soulevait et qu’elle partait dans tous les sens. C’est impossible de la rattraper. Quand on part en équerre, on a les quatre roues pour rattraper la voiture. Là, je n’en avais que trois. Ce n’est pas facile...
Que s’est-il passé après votre crevaison ?
Ils ont changé les pneus mais ils n’ont pas vraiment vu les dégâts au début du fond-plat. Je suis parti et, déjà sous safety-car, je disais que la voiture était inconduisible.
Il faisait plus chaud que lors des qualifications. Cela a-t-il joué sur vos pneus ?
C’est le seul facteur qui a changé mais cela m’étonnerait. Les pneus Pirelli sont censés fonctionner dans ces conditions-là, c’est-à-dire autour de 30 degrés.
Que ressent-on lorsqu’on est au volant ?
C’est comme si j’avais perdu un aileron. On essaie de tenir la voiture sur la piste, de ne pas la mettre dans le mur et de la ramener vite aux stands. Mais le problème c’est que cela fait trop de dégâts au fond-plat. C’est dommage.
« S’il y avait eu un mur… »
Vous, les pilotes, pouvez-vous dire stop ?
C’est là où on va en venir. Je ne sais pas ce qu’ils attendent. Il y en a qui font des tests pour, soit disant, la sécurité. Parce que ça ne plait pas à certaines équipes, ils ne changent pas les pneus pour ne pas avantager certaines équipes qui auraient pu faire ces tests-là. Au final, on se retrouve avec les mêmes pneus dangereux. Et des accidents. Pour moi, c’est arrivé au freinage mais s’il y avait eu un mur, je serais parti dedans. A 270 km/H dans un virage, je partais dans le mur mais aussi sûrement en ambulance (il rit jaune). Il faut tirer la sonnette d’alarme. Il ne faut surtout que ce soit un accident grave qui les fasse changer.
Allez-vous être écoutés ?
Je pense qu’ils vont écouter tous les pilotes qui ont connu des problèmes. On va dire que la voiture est incontrôlable et qu’on ne sent pas les choses venir. Si ça arrive en ligne droite, tant mieux, mais si ça arrive en virage, il n’y a plus qu’à serrer les fesses et s’accrocher.
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