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Vettel, le sacre de la retenue

Sebastian Vettel

Sebastian Vettel - -

Le prodige de Red Bull a accueilli avec une certaine distance son deuxième titre de champion du monde, ce dimanche à Suzuka. Loin de l'émotion entrevue la saison dernière, l'Allemand et son équipe se sont contentés du strict minimum pour célébrer leur triomphe.

Quelques larmes versées et un message ému transmis par radio à son équipe durant le tour de décélération. Voilà pour la - très courte - séquence émotion. Autant dire que le deuxième sacre de Sebastian Vettel n’a pas fait pleurer les foules. Programmé pour gagner depuis plusieurs semaines, le pilote Red Bull a accueilli son triomphe sans effusion de joie ce dimanche à Suzuka. Après une saison magistrale, l’Allemand avait pourtant l’occasion de se lâcher. Mais il s’est contenté d’embrasser ses proches et de saluer la foule comme lors d’une course lambda. Avant d’apparaître étonnamment calme en conférence de presse.

Un détachement qui s’est propagé au sein du garage Red Bull. Après avoir exulté la saison dernière à Abou Dhabi, l’écurie autrichienne a tout juste esquissé un sourire au Japon. « L’ambiance est un peu bizarre, reconnait l’ingénieur moteur Cyril Dumont. L’émotion était beaucoup plus intense l’an passé parce que c’était moins attendu. Mais on est tous contents pour Sebastian et pour l’équipe. Le connaissant, il aurait préféré la victoire aujourd’hui. Mais je pense qu’il est satisfait. »

Pas de fête particulière

Au milieu des rares bouteilles de champagne et des tee-shirts floqués « Vettel champion » (prêts depuis trois semaines), les équipes Red Bull n’ont pas perdu de temps pour ranger le matériel. Après le titre pilote, ils lorgnent désormais sur celui des constructeurs. Cela passe par une bonne performance dès le week-end prochain en Corée du Sud. Tant pis pour les festivités. « On ne verra sans doute plus Sebastian avant la Corée, glissait l’ingénieur Guillaume Roquelin dans l’après-midi. Du coup, on va aller dans un bistrot près de notre hôtel pour fêter ça avec des amis japonais. »

Une soirée intime, loin de l’euphorie qui accompagne généralement un titre de champion du monde. Il faut dire que la ville de Suzuka, située en pleine campagne, n’est pas forcément réputée pour ses boîtes de nuit. Après avoir choyé ses sponsors asiatiques, Vettel a d’ailleurs rapidement quitté les lieux. Dès ce lundi, il est attendu à Tokyo pour une conférence de presse au siège de Nissan. Une obligation médiatique de plus pour un champion qui commence à perdre de sa spontanéité à force d’empiler les succès.

Alexandre Jaquin avec Antoine Arlot, à Suzuka