Vettel s'habitue au trône

Sebastian Vettel - -
Le suspense n’avait pas de billet ce dimanche à Suzuka. Et personne ne l’a laissé s’inviter à la fête. Surtout pas Sebastian Vettel. Le prodige de Red Bull n’avait besoin que d’un seul petit point pour rafler une deuxième couronne mondiale. Il en a pris quinze, au cas où… En terminant troisième du Grand Prix du Japon derrière Jenson Button (McLaren) et Fernando Alonso (Ferrari), l’Allemand a donné un relief doré à son sacre. A quatre courses de la fin, le voilà définitivement assis sur le trône. Au terme d’une saison en altitude, le natif d’Heppenheim, 24 ans, 3 mois et 6 jours, devient le plus jeune double champion du monde de l’histoire. Une juste récompense pour celui qui a survolé l’exercice 2011. Neuf victoires, quatorze podiums, douze pole positions : à peu de choses près, la définition d’une razzia ! Au volant d’une monoplace fiable et compétitive, Vettel - seul pilote à avoir terminé toutes les courses - a offert un véritable récital.
« Ça a été une saison fantastique, savoure le nouveau roi du paddock. C’est phénoménal. On aimerait dire tellement de choses dans ces moments-là. Merci à toute l’équipe. Je n’aurais jamais pu réussir ça tout seul. C’est génial d’atteindre le but qu’on s’est fixé. » Emu lors du tour de décélération, Vettel, en sanglots au moment de remercier son équipe par radio, s’est ensuite montré beaucoup plus sobre. A l’image d’une écurie désormais programmée pour le triomphe. « On savoure, même si on s’y attendait un peu, résume l’ingénieur Guillaume Roquelin. C’est un soulagement. Mais dès demain (lundi), on part pour la Corée du sud. Il faut finir la saison. On veut aussi gagner le championnat constructeur. C’est frustrant de ne pas pouvoir être plus démonstratif, mais la F1 est un sport très professionnel. Il y a beaucoup d’enjeux, donc on doit garder la tête froide. » Pour mieux faire chauffer le bitume...
Tambay : « On entre dans un cycle Vettel »
Après son doublé de haute volée, Vettel, frustré de n’avoir pas pu accrocher la victoire ce dimanche, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Compétiteur hors-pair, l’Allemand entend marquer l’histoire de son sport. Et il semble en avoir les moyens. « Il va maintenant se battre pour gagner d’autres courses et d’autres titres, assure l’ancien pilote Patrick Tambay. Il a la jeunesse pour lui. Il a également une fantastique machine et un excellent relationnel avec l’équipe Red Bull. Il est parti pour régner comme l’a fait Michael Schumacher. On entre dans un cycle Vettel, même si la concurrence sera plus féroce la saison prochaine. » Avant d’égaler Maître Schumacher -sept titres et 91 victoires- celui que l’on surnomme de moins en moins « Baby Schumi » (19 succès au compteur), a du pain sur la planche. Mais avec un tel talent et un appétit si aiguisé, tous les rêves sont à portée de volant.