Four : « Pour rentrer dans l’histoire »

Le pilote français sur sa Kawasaki (copyright : David Reygondeau) - -
Olivier Four, on vous devine heureux de partir en pole sur cette épreuve mythique…
Bien sûr, c’est une grosse satisfaction pour toute l’équipe. Faire une pole, ça fait plaisir. Mais en général, sur une course de 24 heures, on se souvient rarement de celui qui a fait la pole.
Comment se prépare une course comme celle-là ?
On fait des tests hivernaux, on vient ici deux ou trois fois. Le Mans, c’est le début de saison. Il faut prendre des habitudes de travail à trois pilotes. Tout ça, c’est beaucoup de compromis, du boulot sur le moteur, les pneus. C’est une nouvelle aventure.
Sur la moto, quel est le moment le plus dur ?
Le milieu de la nuit, vers 3h du matin. Tout à coup, on se demande : Mais qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi je ne suis pas chez moi ? Tenir jusqu’au bout, surtout quand on est en tête, ça n’a rien de simple non plus. Mais tout est difficile, dès le premier relais où il faut se mettre dans le rythme, éviter les bêtises. Il faut aussi que les trois pilotes soient au même niveau.
Et quelles sont les sensations aux premières lueurs ?
C’est un moment piégeux. Quand on voit le petit matin, on se dit que la course est presque finie alors qu’il reste encore du temps. Il faut savoir à ce moment-là marquer un gros coup. Le classement se fige souvent dans ces heures-là.
Comment gérez-vous vos temps de repos ?
C’est propre à chacun. Pour ma part, j’essaye de ne pas perdre de temps : petit débrief avec les mécanos, on prend une douche, on se restaure et on passe chez le kiné avant de s’allonger un peu. Beaucoup arrivent à dormir. Pas moi. Je somnole et j’attends qu’on frappe à la porte pour repartir. Savoir profiter du temps de repos, c’est très dur.
On vous sent apaisé à quelques heures du départ…
Oui, je le suis, car il ya un mois, j’étais à l’hôpital après une grosse chute. Fracture au pied, des cotes cassées, un trou de mémoire… Alors, avec cette nouvelle famille, j’ai envie de donner le meilleur de moi-même.
Si vous gagnez, vous pouvez rentrer dans l’histoire.
C’est vrai, je deviendrais le premier pilote à gagner avec les quatre marques japonaises (Honda au Mans et Bol d’or avec Yamaha et Suzuki). Si on est sur la plus haute marche dimanche à 15 heures, oui, je pense que je rentrerai dans l’histoire.