En Espagne, la moto joue à domicile

Le pilote espagnol symbolise à la perfection, tout comme Jorge Lorenzo, l'importance de la Moto GP en Espagne - -
Jorge Lorenzo, Toni Elias... L’Espagne est décidément gâtée cette année en Moto GP et en Moto2. Désormais, le pays n’attend plus que l’avènement de Marc Marquez ou de Nicolas Terol en 125cc pour fêter un formidable et historique triplé. Mais qu’ont donc les Espagnols de plus que les autres pour dominer autant le monde du deux-roues ? « Des infrastructures plus importantes, avance Philippe Thiebaut, le directeur technique de la Fédération Française de Motocyclisme. Les Espagnols ont à leur disposition 5 à 6 circuits de niveaux internationaux. Pour comparaison, en France, nous n’avons que Le Mans et Magny-Cours. »
Avec les tracés de Jerez, Catalunya, Valence ou encore le plus récent d’entre eux, Aragon, les pilotes espagnols disposent de circuits à la pointe, bien utiles pour parfaire leur niveau de pilotage et les familiariser avec les exigences d’un championnat du monde. « La culture du deux-roues est importante en Espagne, confie Gilles Bigot, ex-chef mécanicien d’Alex Crivillé, premier champion du monde espagnol en MotoGP (1999). De la Catalogne jusqu’en Andalousie, chaque région a voulu mettre sa pierre à l’édifice à travers les circuits. La moto est un moteur économique pour le pays, au même titre que le tourisme puisque la promotion faite à travers les Grands Prix rayonne dans le monde entier. »
Un véritable moteur… économique
Une réalité validée par les sponsors. Repsol, Mapfre, Bancaja… tous soutiennent un sport qui se positionne juste derrière le football, grâce notamment à une couverture télé importante effectuée par TVE (service public). Leur apport n’est pas négligeable. Ce sont eux qui permettent à des filières de détection de voir le jour, tel Telefonica (Dani Pedrosa, Casey Stoner).
« L'aspect principal de ce sport est son financement, reconnaît Alain Bronec, détecteur de talents pour la FFM. En France, sans l'argent des parents des jeunes pousses, il est impossible d'avoir un plateau important de pilotes. On dispose d’ailleurs d’un meilleur palmarès en motocross, où l'accès et le matériel de compétition est beaucoup plus accessible. Mais la vitesse est la meilleure vitrine de ce sport. » L’Espagne l’a rapidement compris.