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Le GP de France cultive ses paradoxes

GP de France : Randy De Puniet

GP de France : Randy De Puniet - -

Même si plus de 100.000 personnes assistent ce week-end au GP de France sur le circuit Bugatti du Mans, l’événement peine à trouver sa place sur le terrain médiatique. Explications.

Le Grand Prix de France, 4e étape du championnat du monde de Moto GP, n’est pas une course comme les autres. Pour son 20e anniversaire, le circuit du Mans devrait accueillir ce week-end plus de 100.000 spectateurs. Un chiffre qui, comme en 2012, devrait placer le GP de France au sommet mondial en termes d’affluence. Si les passionnés de moto sont aussi nombreux autour du circuit Bugatti, c’est en grande partie grâce au travail fourni par son promoteur Claude Michy. « On essaie de tout mettre œuvre pour que le spectateur trouve son bonheur et passe un bon week-end », explique celui qui est aussi le président du club de foot de Clermont (Ligue 2).

Au menu ? Des animations avec les pilotes, la possibilité d’aller dans le paddock, des concerts et des démonstrations de freestyle. Grâce à cette attractivité, le GP de France a obtenu la meilleure affluence en 2012 sur l’ensemble de la saison (100.000 spectateurs) pour un chiffre d'affaire avoisinant les 10 M€. Une réussite qui ravi les pilotes. « C’est vraiment bien organisé, confirme le pilote français de Moto 2, Johann Zarco. Contrairement aux autres Grands Prix, il n’y a pas que la moto. Il y a aussi un bel accueil. Cela permet à un passionné de moto de venir avec toute sa famille pour passer un bon week-end. »

Michy : « Le sport mécanique est considéré comme politiquement incorrect »

Mais tout n’est pas si idyllique dans la Sarthe. Médiatiquement, la couverture du GP de France souffre d’un terrible déficit de notoriété. Et ce ne sont pas les performances de Randy Du Puniet, seulement 15e du championnat du monde et seul pilote français en Moto GP (ils sont six en tout dans les trois catégories), qui arrange les choses. « C’est difficile à comprendre, commente l’intéressé. Il y a beaucoup plus de public au Mans et moins de médias. Si je retrouve le haut de la scène, ça va peut-être générer une présence des médias un peu plus grande. »

Pour Claude Michy, le promoteur, l’absence de locomotive tricolore n’est pas la seule explication. « En France, le sport mécanique est considéré comme politiquement incorrect, regrette-t-il. C’est une véritable économie. En période délicate, il faut y penser. C’est le seul Grand Prix de sport mécanique, puisque la F1 a disparu en France. Il faut rappeler aux directeurs de chaînes que le sport mécanique a permis aux usagers d’obtenir de nombreux avantages : la sécurité au freinage, une moindre consommation, l’amélioration des pneumatiques… » Des arguments qui peinent encore à convaincre les diffuseurs.

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