Lorenzo maintient la pression

Jorge Lorenzo - -
Deux mois qu’il n’avait plus gouté le parfum de la victoire. Une éternité pour un homme sacré champion du monde en 2010 et déjà vainqueur de 16 Grands Prix dans la catégorie reine. En pleine confiance ce week-end, Jorge Lorenzo (Yamaha) a magnifiquement vaincu le sort au terme d’une échappée solitaire conclue avec sept secondes d’avance sur son premier poursuivant, Dani Pedrosa (Honda). « On n’a pas abandonné, s’est réjoui Lorenzo. On a bien continué à travailler pour me faire progresser. »
Déjà vainqueur au Mugello (Italie), l’Espagnol s’impose pour la première fois à Saint-Marin et signe le troisième succès de sa saison. S’il reprend neuf points à Casey Stoner (Honda), leader du championnat du monde, Lorenzo compte toujours 35 unités de retard sur son rival australien alors qu’il reste cinq courses à disputer. Un défi à la mesure du pilote espagnol, même s’il préfère ne pas y penser pour l’instant. Plus fort psychologiquement que son rival Stoner, Lorenzo, maitre zen du plateau, reconnaissait dimanche prendre les courses les unes après les autres.
Stoner toujours fragile
Auteur de la pole samedi, Casey Stoner, devancé dès l’entame par Lorenzo, a lui confirmé ses difficultés à contenir la pression. « Je me sentais bien au début, a ainsi expliqué Stoner. Mais après la mi-course, j'ai connu des difficultés au niveau du freinage. Je n'ai pas réussi à suivre Jorge. » Si son matelas de 35 points semble toujours suffisant pour le titre, l’Australien devra rétablir la situation dans quinze jours en Espagne pour s’éviter les sueurs froides de fin de championnat. Des considérations dont semble aujourd’hui bien loin le seul représentant tricolore du paddock. Classé 14e ce dimanche, Randy de Puniet (Honda), n’a pas confirmé en course ses bonnes sensations de début de week-end.
Le titre de l'encadré ici
En 125cc, Zarco manque (encore) le coche|||
Il faut croire que Johann Zarco n’a pas envie de gagner. Alors que la première victoire de sa carrière lui tendait les bras, le pilote du Team Ajo a naïvement laissé son rival espagnol Nicolas Terol le dépasser sur la ligne d’arrivée du circuit de Misano. Auparavant, le Cannois avait pourtant réalisé un Grand Prix de Saint-Marin de haute volée, malgré un départ manqué qui l’a vite relégué au cinquième rang. Le Français a ensuite méthodiquement refait son retard avant de doubler Terol à cinq tours de l’arrivée. S’en est suivi un duel palpitant entre les deux rivaux, qui ont mené la course à tour de rôle.
En tête dans le dernier tour de piste, Zarco, sur sa Derbi, a d’abord magnifiquement résisté au pilote d’Aprilia. Avant de se retourner à deux reprises, puis de tendre inexplicablement le bras en direction de Terol, qui ne s’est pas fait prier pour l’emporter. Pour 22 millièmes seulement. A l’issue de la course, Zarco a eu bien du mal à se justifier : « Je me suis retourné car j'étais inquiet. Je savais que sa moto était plus rapide. » De l’inquiétude, c’est aussi ce qu’il doit ressentir à la lecture du classement général. Après cette nouvelle désillusion, il compte désormais 31 points de retard sur Nicolas Terol, qui file vers le titre de champion du monde de 125cc.
C.d’O. avec RC