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Dakar : toutes les réactions

L'édition 2008 ne verra pas le jour

L'édition 2008 ne verra pas le jour - -

Le rallye-raid pourra-t-il survivre à son annulation ? Tous les experts prennent la parole sur RMC. Voici leurs commentaires.

C'est officiel, les organisateurs du Dakar 2008 ont annoncé l'annulation de l'épreuve pour des raisons de sécurité. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a déconseillé aux Français de se rendre en Mauritanie, y compris pour les concurrents du Dakar 2008. La course devait partir samedi depuis Lisbonne et passer neuf jours en Mauritanie (huit étapes et une journée de repos).
Le 24 décembre, quatre touristes français avaient été tués lors d'une attaque que les autorités mauritaniennes ont attribuée à des hommes de la Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Un groupe qui d'après l'AFP aurait envoyé aux autorités mauritaniennes des menaces envers les Français présents dans le pays. (Ecoutez l'annonce du patron du Dakar Etienne Lavigne)

Réactions de Roger Kalmanovitz, directeur de la sécurité du Dakar :

« Aux vues des déclarations de la branche armée d’Al-Qaïda pour le Maghreb islamique, on peut comprendre qu’une menace existe. Il n’est donc pas question un instant de prendre le moindre risque qui pourrait mettre en danger les participants C’est une décision que nous estimons sage, raisonnable et sérieuse » (Voir extrait sonore ci-contre)

« Le Dakar n’est pas mort. Il y a encore des endroits dans le monde qui se prête à cette course et qui ne sont pas atteints par ce type de menaces. Ce n’est pas bon de céder mais nous l’avons fait pour ne pas risquer la sécurité des personnes. Mais on fera tout à l’avenir pour que ça continue » (Voir extrait sonore ci-contre) « J’ai parlé de l’Amérique du Sud pour vous montrer nous avons une vision planétaire de nos organisations sportives dans les sports mécaniques. Nous n’abandonnerons pas comme ça l’Afrique. L’Afrique a forgé la légende du Dakar. On ne tire pas un trait sur l’Afrique comme ça. Aujourd’hui, il y a des pays qui peuvent accueillir le Dakar comme le Maroc comme porte d’entrée, la Libye, l’Egypte. Oui, il y a des pays qui peuvent accueillir le Dakar, sur des terrains qui s’y prêtent parfaitement avec de beaux déserts. Le chantier est ouvert. » (Voir extrait sonore ci-contre)

Réaction d'Etienne Lavigne, directeur du Dakar:

« Personne n’est d’accord avec cette décision, à commencer par nous. Mais c’est contrait et forcé qu’on l’a prise. Il y a beaucoup de déception, de tristesse, ici au Portugal et pas seulement au Portugal, c’est vrai au Maroc, c’est vrai en Mauritanie, c’est vrai au Sénégal. Le Portugal était concerné au premier chef. Mais à Dakar aussi il y a beaucoup de tristesse et en Mauritanie évidemment. La tristesse est partagée par tous les pays qui nous accueillent ici depuis des années et c’est beaucoup de douleur pour tout le monde. » (Voir extrait sonore ci-contre)

Réaction de Bruno Saby, pilote BMW:

« Pour moi cette annulation va au-delà d’une bande passionnés déçus. Il y a une chose qui est encore plus importante : Que va devenir l’Afrique ? Ce n’est pas nous qui pouvons sauver l’Afrique mais on y collaborait. Chacun avait des initiatives. Il faut être sur place pour se rendre compte de ce qui se passe en Afrique. Nous on avait cette possibilité. Je ne veux pas être prétentieux et dire qu’on allait sauver l’Afrique mais on y collaborait. On avait une discipline, on avait le souci. J’espère que d’autres compétitions sportives qui auront l’occasion d’aller en Afrique feront pareil. Chacun doit continuer à se battre pour empêcher ce continent de mourir. » (voir extrait sonore ci-contre)

Réaction de Patrice Clerc, patron d'ASO

« Tous les frais engagés auprès d’ASO comme les frais d’inscription. On va faire en sorte de les rembourser le plus vite possible de manière à ce que les concurrents n’aient pas à subir de problèmes de trésorerie. Pour le reste, qu’est ce que vous voulez qu’on réponde. Certains ont eu la sagesse de prendre des assurances annulation. Tout le monde va y laisser des plumes. Nous sommes tous des victimes de cette horrible menace terroriste qui n’a pas de nom. » (voir extrait sonore ci-contre)

« Aujourd’hui, il faut avoir l’esprit extrêmement ouvert. Il faut qu’on parte d’une feuille blanche. Cette situation on ne pouvait pas ne pas y réfléchir. On sait aujourd’hui qu’il y a beaucoup de pistes. Il y a le Sud de l’Afrique, il y a l’Est, la partie en Asie, l’Amérique du Sud. Plusieurs dossiers ont déjà été envisagés voire étudiés un peu plus en avant. C’est l’heure de se retrousser les manches et de proposer en 2009 une nouvelle aventure et je vous garantis qu’on va tout faire pour. » (voir extrait sonore ci-contre)

Réaction de Thibault Chatelier, pilote moto amateur, il devait disputer son premier Dakar « Pour un amateur comme moi c’est deux de préparation. C’est une recherche financière qui est longue, le financement est à 90% personnel. J’ai tout payé de ma poche, les engagements, la logistique, la descente à Lisbonne. Ce sont des frais qui ne sont pas remboursés. Tout tombe à l’eau la veille du départ et c’est dur. Si la course a lieu en 2009, je vais tout faire pour y être. Maintenant on a des nouvelles d’ASO et je préférerai l’Afrique parce que mes rêves de Dakar sont en Afrique. Le Dakar c’est en Afrique mais si ce n’est pas possible et si ça a lieu en Argentine on ira quand même. » (voir extrait sonore ci-contre)

La rédaction avec Julien Fébreau