JL Roy : "Deux Seb valent mieux qu’un !"

Jean-Luc Roy, consultant RMC Sport - -
Au vu de l’affrontement au sommet auquel se livrent les deux Sébastien, Loeb et Ogier, superbement secondés respectivement par Daniel Elena et Julien Ingrassia, dans le Championnat du Monde des Rallyes 2011, on se dit que ce feuilleton à épisodes va nous tenir en haleine jusqu’à son terme, en Grande Bretagne, à la mi-novembre !
Ca tombe très bien puisque MOTORS TV, grâce à sa couverture exceptionnelle, une heure par jour tous les soirs à 22h30 du jeudi au dimanche, et RMC, à travers MOTORS et tous les rendez-vous sportifs du week-end sur l’antenne, permettent de vivre cette lutte au jour le jour sans en rater une miette, ou plutôt un grain, de sable bien sûr.
Loeb et Ogier se sont rendus coup pour coup...
Se battant à coups de secondes et de victoires en spéciales, les deux Seb se sont rendus coup pour coup, jusqu’à la crevaison…de Hirvonen, dans la neuvième spéciale le deuxième jour. Se retrouvant dans la poussière de la Ford des Finlandais, la DS3 des Français 7 fois Champions du Monde y laisse une bonne trentaine de seconde, et Loeb et Elena comprennent tout de suite que la « paella est cuite », ou plutôt que ce rallye est perdu, puisque Ogier et Ingrassia n’ont pas l’habitude de laisser traîner une victoire, malgré la petite erreur au Mexique il y a trois semaines.
Citroën Racing et ses équipages peuvent triompher, ce beau doublé leur permet de revenir à 10 points de Ford au classement constructeur, 100 contre 90, Loeb et Elena revenant avec un total de 58 points au niveau d’Hirvonen et Lehtinen au général pour les pilotes, après trois épreuves sur treize…ou douze seulement, si la prochaine en Jordanie est annulée pour cause de troubles politiques dans la région, ce qui parait vraisemblable. Les Ford ont été accablées par des problèmes mécaniques, transmission ou crevaisons, mais il semble bien qu’en performance pure, les deux Seb soient intouchables, à confirmer en Jordanie, et en Sardaigne.
Quid du balayage imposé dans les épreuves sur terre ?
Mais il faut aborder le problème crucial, déterminant même, et un peu gênant, il faut bien l’avouer, des conséquences induites du balayage imposé dans les épreuves sur terre. Pour un peu, on se croirait dans un championnat de curling, ce sport où on envoie des sortes d’OVNI sur une patinoire, pendant que les équipiers balaient comme des malades devant l’engin, pour accélérer ou modifier sa trajectoire ! En rallye personne ne veut balayer pour les autres dans les spéciales du deuxième et du troisième jour, donc les équipages se débrouillent pour se retrouver en troisième position au moins, et laisser ce plaisir à ceux de leurs adversaires qui n’ont pas d’autre solution que d’attaquer à fond dès le début si ils veulent obtenir un résultat, ou que leur équipe les empêche de lever le pied, voire la « joie » de Latvala, pourtant en tête du classement à l’issue du premier jour au Portugal.
Evidemment la solution n’est pas simple, et ce système, avait été créé il y a quelques années pour éviter que Loeb et Elena, déjà lancés dans leur série de titres mondiaux, écrasent la concurrence en profitant de leur position sur la piste, mais c’est probablement l’une des premières missions assignée par Jean Todt à Michèle Mouton, la toute nouvelle présidente de la commission Rallyes à la FIA.
Jean-Luc ROY