JL Roy : « Loeb et Elena font la trace en Sardaigne »

Jean-Luc Roy, consultant RMC Sport - -
Le paradoxe lors des épreuves WRC qui se déroulent sur la terre, c’est que ceux qui dominent le championnat, sont handicapés par leur position de départ, puisqu’ils font la trace pour leurs poursuivants, ils « balayent » selon l’expression appropriée. Leurs poursuivants bénéficient dans leur sillage d’une piste débarrassée de sa couche de gravillons ou de terre plus molle, synonyme de moindre adhérence d’une part, mais aussi d’une bien meilleure lecture de la trajectoire, tant les pilotes, tels les Indiens sur les pistes de l’Ouest à la grande époque, sont capables de déceler d’un simple coup d’œil la meilleure ligne à adopter, les zones de moindre adhérence, bref une sorte de grille de décodage qui leur permet de grignoter des secondes sur les leaders.
Sur les pistes sinueuses, abrasives, étroites et piégeuses de la Sardaigne, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont opté pour une stratégie simple et efficace : on part à fond, et on accélère… Résultat, ils ont mené cette épreuve de bout en bout en ouvrant la route, preuve que c’est possible, à condition de posséder le talent et le courage des septuples champions du monde, en fait c’est très simple...
Comme encore trop souvent, Latvala est sorti de la piste en début de rallye, mais cette fois sur une erreur de son copilote Anttila, ce sont des choses qui arrivent. Hirvonen et Lehtinen, leurs équipiers chez Ford, ont offert une très belle résistance jusqu’au bout et terminent à une grosse dizaine de secondes seulement, quand à « l’autre Seb », Ogier bien sûr, et son copilote Julien Ingrassia, ils n’étaient manifestement pas en totale confiance en Sardaigne, et une petite erreur leur coûte le podium après avoir endommagé la suspension arrière, c’est moins cher qu’au Mexique, et ils sont troisièmes au championnat. Je n’oublierais surtout pas le talentueux Petter Solberg et sa Citroën privée, récompensé par son premier podium de la saison.
A part ça, les Mini sont arrivées, et Sordo l’a menée à une très honorable sixième place, après les soucis de Meeke, et Volkswagen a confirmé officiellement son arrivée pour 2013. Avec qui ? Pour le moment le nom d’Al Attiya est souvent prononcé, mais Solberg…et peut-être d’autres grands noms des rallyes… pourraient bien se laisser tenter par un nouveau challenge de cette ampleur ? La réponse dans les mois, ou les semaines qui viennent, mais pour le moment, ce sont les pistes argentines et grecques qui vont nous en apprendre beaucoup plus sur le terrain.
Jean-Luc Roy
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