Le Dakar revoit sa copie

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Le Dakar innove et ce rallye-raid désormais sud-américain semble s’éloigner de plus en plus de l’original. Terminés l’Afrique et un départ groupé le jour de l'an. Pour la 34ème édition, le Dakar sera 100% pacifique et s’élancera le 05 janvier. « On veut permettre aux très nombreux membres de l’organisation et aux pilotes qui partent souvent bien en avance, de passer Noël en famille », a expliqué Etienne Lavigne, patron du Dakar, en marge de la conférence de présentation du cru 2013. Si celle de 2012 a été suivie par près d’un milliard de téléspectateurs dans 190 pays différents, celle de 2013 devrait connaître la même médiatisation malgré le décalage de la date.
Autre nouveauté : pour la première fois, la course mettra immédiatement le cap sur le désert et pour le patron de l’épreuve, c’est une difficulté de plus pour les pilotes : « Ils vont directement taper dans le dur avec un parcours péruvien relevé en terme de difficultés ». L’arrivée sera, elle, jugée à Santiago du Chili. Et une fois encore, l’immense désert de l’Acatama constituera une part emblématique de la course, comme le fut le Ténéré en Afrique.
« L’esprit d’aventure n’existe plus »
Les passionnés du Dakar peuvent toujours se morfondre : un retour de la célèbre course en Afrique n’est pas à l’ordre du jour. « On est très bien en Amérique du Sud, souligne Etienne Lavigne. La course se fond et s’épanouit maintenant dans le format du continent américain. » Les puristes, eux aussi, ne sont pas prêts d’y retrouver leur compte. A l’image du quintuple vainqueur, Cyril Neveu : « Il n’y a plus du tout de notion d’aventure dans ces épreuves en Amérique du Sud. Les déserts sont très courts avec des routes à moins de 20 kilomètres. L’esprit d’originalité d’une aventure humaine n’existe plus. »
Certains se demandent même pourquoi on continue à appeler cette course ainsi. « J’aurais plutôt appelé ça la Transcordière », confie Jean Louis Schlesser, double vainqueur du Paris-Dakar et quintuple vainqueur de la Coupe du monde des rallyes-raid. « Les gens ne s’y retrouvent plus. Cette course va devenir une course sud-américaine dédiée aux sud-américains qui ont envie de tourner en rond avec des spectateurs pas très loin de leur parcours. » Les anciens dénoncent, d’ailleurs, le trop plein de « vie moderne » autour de cette course. Dakar, ton bel esprit a foutu l’camp…