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Loeb : « Hirvonen, ce n’est pas un caramel »

Daniel Elena et Sébastien Loeb

Daniel Elena et Sébastien Loeb - -

Vainqueur en Nouvelle-Zélande ce dimanche, l’octuple champion du monde vient de faire un grand pas vers son neuvième titre avec 38 points d’avance sur son coéquipier chez Citröen, Mikko Hirvonen, dont il se méfie encore.

Sébastien, vous n’aviez plus gagné en Nouvelle-Zélande depuis 2008…

Ça fait du bien de finir par gagner ce rallye. Il a fallu se battre pendant trois jours dans la boue, dans des conditions difficiles. Ce n’est jamais acquis avant la fin, mais c’est vrai que l’équipe a fait un super travail. La voiture était parfaite, mon adversaire était mon équipier (Mikko Hirvonen, 2e à 29’’6). On s’est bien battu. Ça s’est décanté aujourd’hui (dimanche), on fait premier et deuxième. Donc pour les deux championnats (pilotes et constructeurs, ndlr), c’est top !

Vu les conditions, le plus difficile a-t-il été de ne pas partir à la faute ?

Depuis la première spéciale, c’est comme ça. Il ne faut pas faire de faute si on veut gagner. Ça a été un gros rythme jusqu’au samedi soir. On a calmé un petit peu le jeu aujourd’hui. Je dirais que ce n’est pas quand j’attaque que je me fais le plus de « chaleurs ». Il faut y aller, il faut oser y aller, mais une fois qu’on y est, je me sens bien dans la voiture et tout va bien. Mais c’est vrai que quand on pense aux passages qu’on fait… C’est quand même chaud (rires).

La motivation est-elle la même contre un coéquipier que contre un véritable rival ?

C’est un vrai rival. Hirvonen, ce n’est pas un caramel. C’est une situation un peu différente, mentalement, c’est plus difficile d’y aller. C’est débile de sortir alors qu’on se bat avec son équipier. Mais il faut se dire que c’est un rival, il faut faire abstraction du reste et il faut y aller. C’est ce qu’on a réussi à faire. Il y a eu une spéciale dans la journée de samedi où je m’étais un peu ramolli en me disant « je ne vais pas en faire une à fond » et tout de suite, ça coute cher. Il a fallu retourner au charbon l’après-midi et ça l’a fait.

« Pas impératif de gagner en Finlande »

Vous avez 38 points d’avance sur Mikko Hirvonen à six rallyes de la fin. Comment voyez-vous la suite de la saison ?

Je la vois bien. Mais comme Peter (Solberg) l’a précisé, il y a des années où en fin de saison, j’ai eu des petits soucis. Parfois une faute, parfois un souci mécanique. Donc c’est clair qu’on n’est pas à l’abri et il vaut mieux avoir 38 points d’avance à la mi-saison que 38 de retard. Pour l’instant, tout se présente très bien. Il y a des courses sur asphalte à venir (Allemagne, France, Espagne). Tout se présente au mieux mais il faut que cela dure.

Pouvez-vous gagné à nouveau en Finlande après la trêve estivale (2-4 août) ?

C’est un rallye que j’ai déjà gagné (2008, 2011) donc on sait que je suis capable d’aller vite là-bas. Ce n’est pas facile de se battre avec les Finlandais sur leur terrain, ils vont très vite sur ce type de route rapide et ils ont une motivation particulière pour gagner chez eux. Donc ce n’est pas facile de gagner mais vu la situation au championnat, ce n’est pas impératif de gagner. Le plus important sera de marquer des points.

Propos recueillis par Eric Briquet