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Ogier, une couronne mais pas le roi

Sébastien Ogier

Sébastien Ogier - -

Hasard du calendrier, Sébastien Ogier devrait décrocher son premier titre de champion du monde lors du rallye d’Alsace (3-6 octobre), sur les terres de son prédécesseur, Sébastien Loeb, dont ce sera la dernière course en WRC.

En cette année de passation de pouvoir, Sébastien Ogier, ne lui en déplaise, devra se coltiner jusqu’au bout l’ombre immense de Sébastien Loeb. Avec 83 points d’avance sur le Belge Thierry Neuville à trois courses de la fin de saison, le titre ne peut plus échapper au natif des Hautes-Alpes à qui il ne reste… qu’un point à accrocher. Mais le sort a désigné à Ogier le rallye d’Alsace comme terre d’un premier sacre. A Haguenau et dans ses environs, le roi s’appelle Sébastien Loeb. A 39 ans, le nonuple champion du monde y disputera cette semaine le dernier rallye WRC de sa carrière. Des adieux qui éclipseront forcement en partie le titre d’Ogier.

« Je m’attends évidemment à ce que la majorité du public le soutienne principalement parce que c’est l’enfant du pays et qu’il le mérite, glisse un Ogier réaliste. Il a eu une carrière géniale, c’est sa dernière course en WRC et je ne suis pas jaloux du tout. » Nouveau monstre du circuit, Sébastien Ogier ne pense qu’au titre : « Je ne suis pas très regardant sur le lieu et la date. Je veux juste que ça arrive. C’est ça le plus important. » Tourné vers l’objectif, il ajoute même sur le ton de la boutade : « Si c’était arrivé en Australie, ça aurait été bien aussi ! »

« Le king, c'est Seb' »

S’il compte sur le soutien du public, Ogier l’impétueux sait qu’ici, il passera toujours en second. L’idole locale, sacrée en Alsace en 2010, sera portée par tout un peuple à chaque hectomètre avalé. « Ogier a un autre style. C’est un très bon pilote, mais Seb c’était mieux, il est plus calme, observe Jean-Luc, patron du Brooklyn à Hagueneau, où Loeb a ses habitudes. Mais celui qui le battra n’est pas encore né ! » Emmanuel, un supporter, abonde : « On espère qu’Ogier va faire une erreur. Quand il pleut, il n’aime pas trop. Le king, c’est Seb’ ! Il a le doigté du volant. »

Dans la tête des supporters, le scenario est déjà écrit. La victoire à Loeb (ce serait la 79e de sa carrière), le titre de champion du monde à Ogier. Car s’ils clament leur fidélité à l’enfant du pays, les hommes de l’est se réjouissent de voir un Français reprendre le flambeau. « La fête, on la fera de toute façon, promet Emmanuel. Dimanche, on aura 10 titres de champion du monde, on peut être fier d’être français ! »

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S.R avec R.M