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Quand Dakar rime avec poissard

Yannick Guyomarc'h

Yannick Guyomarc'h - -

Engagé chez les malle-motos, cette catégorie de motards qui disputent le Dakar sans assistance, Yannick Guyomarc'h n’a vu l’arrivée qu’à trois reprises lors de ses huit premières participations. Mais la galère, c’est tout ce qu’il aime.

Un peu maso Yannick Guyomarc'h ? « Oui, sûrement », sourit ce motard amateur de 40 ans, qui vit sa neuvième participation au Dakar. Avec l’objectif de mettre fin à une série de trois abandons lors des quatre dernières éditions. Depuis ses débuts sur le célèbre rallye-raid, en 2003, le natif de Saint-Denis n’a même bouclé l’épreuve que trois fois. Paradoxalement, son abandon de l’an passé, après seulement trois jours, l’a davantage frustré que celui de 2011 lors de l’avant-dernière étape. « Au moins, j’avais vécu mon aventure. » Car c’est là son unique moteur.

Pompier de Paris, Yannick Guyomarc'h fait partie de ces pilotes un peu barrés de la catégorie malle-motos. Le principe ? Quinze jours sans assistance pendant lesquels la débrouille est reine. La galère aussi. « Un bon Dakar, celui dont on se souvient, est forcément un Dakar avec des galères. Après, on s’accroche ou pas... » Et lui est du genre pugnace. En témoignent ces trois nuits passées dans le désert « à courir après le rallye » lorsque celui-ci se déroulait encore en Afrique. « Le camion-balai est même passé devant moi. Il voulait m’embarquer et j’ai dit non, se rappelle-t-il avec fierté. J’ai signé une décharge et je l’ai laissé partir. En fin de compte, c’est un bon souvenir. » En 2010, le malchanceux avait cassé l’avant de sa moto au tout début d’une étape. « Il restait près de 600km. Pour ne pas tout arracher, j’ai roulé au ralenti pendant tout le reste de la spéciale. J’ai roulé de jour, de nuit et je suis arrivé le lendemain à la journée de repos, vers 18h. »

« Le Dakar, c'est celui que je fais »

S’il avoue qu’avec un budget plus conséquent, il partirait avec « une tout autre moto », Yannick Guyomarc'h ne jalouse pas les concurrents des grosses équipes. « Ça ne me fait pas rêver. Le Dakar, c’est celui que je fais. C’est celui que j’ai vu petit, qui m’a donné envie et que j’ai déjà terminé (en 2007, 2009 et 2011, ndlr). Une fois qu’on a fini un Dakar sans assistance, il y a cette petite saveur en plus qu’ils ne peuvent pas comprendre. J’aime ce combat contre soi-même, contre les éléments et pas contre les autres. D’ailleurs, je ne regarde même pas le classement », assure celui qui occupait la dernière place de sa catégorie après trois étapes. Le masochisme a ses limites.

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S.C. avec C.G.