Un Dakar labellisé Amsud

Le Dakar en Amérique du sud... Une réussite... - -
Une région politiquement stable
La sécurité est devenue la principale préoccupation des organisateurs du Dakar. Et dans les conditions actuelles, pas question de revenir en Afrique. L’enlèvement de ressortissants français au Niger et l’assassinat de deux d’entre eux ce dimanche n’a fait que renforcer cette position. « La région africaine où passait le Dakar est devenue complètement instable, soulève Etienne Lavigne, directeur du Dakar. C’est inenvisageable pour le moment de retourner en Afrique. Si on peut enlever des Français à Niamey, qu’est ce que ça doit être dans le désert ? » Après l’annulation de l’édition 2008, il fallait retrouver une terre sûre, sans pour autant perdre l’« esprit » Dakar. Après les tâtonnements de 2009 et la mort tragique du motard Pascal Terry, retrouvé trois jours après son accident, le rallye 2010 a été un franc succès. L’édition 2011 est bien partie pour l’être. « On est dans des pays où les gens vivent bien ensemble, où il n’y a pas de problème de terrorisme. Sur ces aspects, là c’est beaucoup plus tranquille », conclut Grégory Murac, chargé des relations extérieures.
Un succès populaire
En déménageant la course d’un continent à un autre, il fallait non seulement convaincre les pilotes, mais aussi le public local. Sur ce premier aspect, le pari semble sur le point d’être gagné. Les concurrents sont souvent impressionnés par ce qu’ils traversent et par la difficulté des zones. « On a vraiment la possibilité de s’exprimer sur ce Dakar sud-américain. C’est difficile de dire si c’était mieux avant mais en tout cas ici c’est une très belle course », lâche Stéphane Peterhansel. « Pour moi le Dakar 2010 est dans le top 3 de l’histoire du rallye, reprend Etienne Smulevici, vingt-neuf Dakar au compteur. La seule chose qui me manque est le sentiment de solitude, ici il y a du monde partout, même dans le désert. » Un Dakar victime de son succès. Trois millions de personnes sur le bord des routes en Argentine. Un million au Chili, autant pour le départ à Buenos Aires… Dans certaines villes des centaines de personnes campent aux abords du bivouac pour assister à l’arrivée et/ou au départ de l’étape le lendemain matin.
Une économie florissante
En Afrique l’organisateur, ASO (Amaury Sport Organisation) payait tout. Aujourd’hui les deux pays traversés mettent à disposition du Dakar des moyens colossaux comme des hélicoptères ou des avions de l’armée. Des engins qui servent souvent uniquement à transporter les médias. Le Dakar est extrêmement important pour le tourisme du pays. Cette année le président du Chili est même venu visiter le bivouac. D’après le ministère du tourisme, plus de 5 millions de personnes ont visité le pays en 2010, soit une hausse de 20%. Cela représente des revenus de près de 3 milliards de dollars. « En Afrique, nous n’avions pas le soutien financier des pays qui nous accueillaient alors qu’ici on l’a », explique Etienne Lavigne. Et à l’image du Tour de France cycliste, des villes candidates au grand départ sortent du bois. Dernière en date : Rio de Janeiro (Brésil) et ses plages de Copacabana.